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un père qui s’est battu pour la garde de ses enfants n’est pas surpris

La mise sous tutelle du ministère de la Protection de la jeunesse (DPJ) de la Mauricie et du Centre-du-Québec est loin de surprendre les familles qui ont eu affaire à l’organisme. Selon un père qui a dû se battre pour retrouver la garde de ses enfants, un « changement de direction » est nécessaire.

L’homme, aujourd’hui âgé de 45 ans, dont l’anonymat est préservé pour protéger ses enfants, s’est battu bec et ongles pour nier les fausses accusations qui lui ont valu d’être séparé de ses trois enfants pendant un an.

Il était accusé sans preuve d’avoir agressé sexuellement ses enfants, apparemment victime d’usurpation d’identité sur les réseaux sociaux.

En avril 2021, le juge Yvan Cousineau a sévèrement blâmé le DPJ dans ce dossier, soutenant notamment que les intervenants avaient analysé le dossier dans un tunnel. Pour les autres, j’étais un pédophile et un agresseurdit-il.

Le père de famille s’y attendait et espérait même une tutelle pour qu’un grand ménage puisse être fait à la maison. DPJ régional.

Il craint cependant que rien ne change, du moins rien d’important dans les mois à venir, avant tomber dans l’oubli et ils continueront comme d’habitudealors qu’il n’oubliera jamais.

Ce père n’est pas le seul à réagir ainsi. Une famille sur le point d’adopter un bambin dont elle a la garde depuis deux ans s’est entretenue avec Radio-Canada sous couvert d’anonymat.

La famille constate un important roulement de personnel au DPJ. En un an de procédure, trois intervenants différents ont travaillé sur son dossier.

The offices of the DPJ Mauricie, in Trois-Rivières.

Photo: Radio-Canada / Yoann Dénécé

La présidente par intérim de la Fédération des familles d’accueil et ressources intermédiaires du Québec, Mélanie Gagnon, n’est pas non plus surprise par la décision québécoise.

Son organisation dénonce depuis plusieurs années des cas de violations des droits des enfants.

Toutes sortes de raisons, selon elle, ont conduit à un système qui échoue. Notamment travailleurs mal formés et sans soutien.

Nous ne les formons pas et ils doivent prendre des décisions pour ces enfants.

Une citation de Mélanie Gagnon, présidente par intérim de la Fédération des familles d’accueil et ressources intermédiaires du Québec

L’homme de 45 ans estime que les intervenants devraient recevoir davantage de formation.

Le DPJen soi, l’institution est bonne car il faut quelque chose pour protéger nos enfantsmais c’est le manque d’expertise qui, selon lui, provoque des injustices comme celle qu’il a vécue.

Un drame pour les familles et les enfants

Les révélations selon lesquelles des enfants auraient été placés en adoption sur la base d’informations fausses ou incomplètes ont été jugées inacceptables par le ministre responsable des Services sociaux, Lionel Carmant.

Mélanie Gagnon qualifie également ces révélations de catastrophe et de drames humainstant pour les familles que pour les enfants dont les droits ont, selon elle, été bafoués.

Elle explique que les familles d’accueil mixtes veulent un enfant pour la vie, qu’elles peuvent adopter.

Non seulement la confiance dans ces familles est ébranlée, mais de nombreux cœurs seront brisés à cause des mauvaises décisions d’intervenants du DPJ.

C’est une tragédie qui se répercutera pendant des mois et des moisdéplore Mme Gagnon, car les familles d’accueil ont déjà tissé des liens très étroits avec les enfants, qu’elles vont devoir rompre.

Le père affirme qu’il restera à jamais marqué par l’épisode qu’il a vécu.

J’ai perdu un an de ma vie avec mes enfants

Une citation de père de 45 ans

Contraint de les voir au maximum trois heures une fois par semaine, sous surveillance, il confie qu’une distance s’est forcément créée dans sa relation avec ses enfants, contre son gré.

Beaucoup de peurs et d’incertitudes

Mélanie Gagnon se sent impuissante face aux inquiétudes des familles qui ne savent pas ce qui adviendra des enfants dont elles s’occupent depuis des mois ou des années.

Je peux les écouter, mais je ne peux pas leur dire ce qui va se passerajoute-t-elle.

La Fédération et les familles d’accueil devront donc s’appuyer sur les décisions des juges dans les dossiers.

Mélanie Gagnon promet de les soutenir et de les accompagner, mais nous n’avons aucun pouvoir. C’est ce qui est triste.

Ces enfants seront marqués à vieregrette le père de famille.

Tout ce que souhaite Mélanie Gagnon, c’est que les personnes qui ont le pouvoir de protéger les enfants agissent dans leur intérêt.

Le reportage de Katy Cloutier

Photo: Radio-Canada / Jean-François Fortier

 
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