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Klô Pelgag : création en désespoir de cause

Lorsqu’elle regarde tout ce qui se passe sur la planète, Klô Pelgag aimerait avoir une petite baguette magique pour résoudre les problèmes en quelques secondes. L’auteure-compositrice-interprète et jeune mère a utilisé ce désespoir post-pandémique comme moteur créatif pour son nouvel album, Abracadabra. La Revue en a discuté avec elle.

Vous avez lancé votre précédent album, Notre-Dame des Sept Douleursau tout début de la pandémie, en 2020. Comment décririez-vous cette aventure ?

“Tumultueux? C’était beaucoup de choses. Mais c’était parfait comme ça. Cela la distingue des autres. Les spectacles étaient amusants. C’était difficile, mais c’est la vie. Espérons que les prochaines tournées seront moins perturbées par quelque chose d’extérieur ! […] J’ai fait les festivals québécois pendant une pandémie, dans des contextes bizarres. Cela faisait longtemps que je n’avais pas connu une tournée de festivals normale. C’est comme si je ne m’en souvenais plus.

Tu l’as fait toi-même Abracadabra pour la première fois de votre carrière. Pourquoi avez-vous pris cette décision ?

« Au départ, ce n’était pas mon intention. Mais la personne avec qui je travaillais depuis toujours se trouvait à un moment de sa vie où elle ne pouvait pas le faire. C’était un moment difficile à accepter. Les relations interpersonnelles, j’y suis très sensible. […] Par la suite, mes amis m’ont encouragé à le faire moi-même plutôt que de chercher quelqu’un d’autre. Cela m’a amené à challenger et d’aller encore plus loin dans la pratique. […] Mais les moments où j’allais en studio avec d’autres musiciens, c’était vraiment là que je respirais le mieux. Je suis toujours quelqu’un qui aime travailler en équipe, qui aime voir ses amis.

Notre-Dame des Sept Douleurs a reçu de nombreux éloges lors de sa sortie. Comment avez-vous commencé le processus créatif deAbracadabra?

« C’est toujours le vertige de recommencer et de se retrouver sans rien. C’est excitant et vertigineux à la fois. Vous pouvez tout faire. Vous voulez également pouvoir aller au-delà de ce que vous avez fait jusqu’à présent. Il y a un peu de pression sur vous-même. […] C’est sûr qu’il y a eu des moments de doute, d’anxiété, de difficulté. De plus, avoir beaucoup de chapeaux sur cet album était très exigeant. Mais cela m’a fait me sentir vivant. J’ai l’impression d’être allé ailleurs. J’ai un sentiment d’accomplissement. Je suis fier de ce que j’ai fait. Je me suis botté le cul !

Couverture de l’album “Abracadabra”.

Courtesy Benoit Paillé

Dans une vidéo pour annoncer Abracadabravous avez dit que l’album représentait « un désir de croire encore en quelque chose ». Est-ce lié à ce que nous avons vécu pendant la pandémie ?

« Non, cela a encore plus à voir avec maintenant, en fait, avec ce qui se passe aujourd’hui avec l’après-pandémie, que je trouve encore plus violente que la pandémie en tant que telle. La violence ambiante, la détresse des gens, les gens qui ont du mal à faire leurs courses, les gens qui perdent leur maison, qui se retrouvent à la rue, qui se mettent à consommer, les génocides, l’inaction, le manque d’empathie et ce sentiment d’impuissance que je ressens vraiment très fort, personnellement.”

« C’est de là que vient le titre de l’album. J’ai un plaidoyer, le ton du désespoir, pour dire « abracadabra », sans trop y croire, sans penser que ça marchera, mais le dire au cas où ça marcherait. Les gens qui essaient d’aider, nous avons du mal. Tout le reste est magique.

Être maman d’une petite fille de quatre ans vous affecte-t-elle encore plus quand on regarde ce qui se passe sur la planète ?

“Le plus probable. Quand tu es tout seul, tu te dis qu’au pire, tu vas mourir et que ce n’est pas grave. Tu as eu une belle vie, ce n’est pas grave. Avoir un enfant est une grande responsabilité. C’est aussi être le lien entre la vie et un nouvel être humain qui découvre la vie. C’est être la personne qui la propulse dans le monde. Ce monde, vous espérez qu’il sera bon, qu’il sera accueillant, pas trop difficile. Je pense que la maternité est un grand moment de grâce et de grandeur. En même temps, il y a aussi des moments d’angoisse et d’anxiété. Nous espérons que sa vie se passera bien. Abracadabrail s’agit aussi de rechercher les choses qui sont magiques en elles-mêmes dans la vie, sans toujours espérer que quelqu’un vous apportera quelque chose de magique sans effort.

Vous êtes connu pour vos spectacles grandioses et colorés. Que pouvons-nous attendre de la tournée Abracadabra?

« Je ne sais pas, on verra ! Mais ce sera cool. Je pense qu’il va y avoir de la bonne musique. Nous montons le spectacle. Je ne vais pas commencer à faire des tours de magie, gang [rires]! Mais qui sait ce qui peut arriver après deux semaines, peut-être que je changerai d’avis.

L’album Abracadabrade Klô Pelgag, est sur le marché. L’auteure-compositrice débutera sa tournée québécoise en février 2025 et visitera, entre autres, Québec (26 avril, Impérial Bell) et Montréal (1est Mai, MTelus). Pour plus d’informations : klopelgag.com.

 
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