Les partis d’opposition à l’Assemblée nationale ridiculisent la relance du projet du troisième lien par le gouvernement Legault. Ils n’y voient qu’une annonce « électoraliste » destinée à faire oublier l’absence de progrès dans la question de la mobilité interurbaine depuis l’arrivée au pouvoir de la Coalition Avenir Québec (CAQ).
Projet fou
, fabulation
, fumée et miroirs
, tromperie
: Québec solidaire (QS) et le Parti québécois (PQ) n’ont pas manqué de mots vendredi pour nuancer l’appel d’intérêt international lancé par le gouvernement pour la création d’un nouveau lien inter-fleuves.
Les deux partis politiques restent convaincus que le projet ne verra jamais le jour.
Hochet électoral
Il deviendra le symbole d’infrastructures qui n’existeront jamais au Québec
s’est moqué le député solidaire Sol Zanetti.
On en parlera pendant des décennies comme du symbole de la promesse du râle électoral qui n’arrivera jamais, qui est irresponsable, qui coûte cher, et puis qui ne sert à rien.
il a ajouté.
Sol Zanetti estime que la meilleure façon d’améliorer la fluidité entre les deux rives est de rendre les transports publics sur les deux liaisons existantes plus efficaces et plus abordables.
Photo : Radio-Canada / Sylvain Roy Roussel
De son côté, le député péquiste Pascal Paradis est tellement convaincu que le CAQ n’ira pas de l’avant avec le projet qu’il a refusé de dire si, en cas de victoire électorale du PQcelui-ci ordonnera l’arrêt des travaux de construction sur un éventuel troisième lien.
Cela n’arrivera pas
Il n’y aura pas de projet. Cela n’arrivera pas. Ce qui nous est présenté aujourd’hui, c’est de la fabrication, de la poudre aux yeux. Ce sont les mêmes arguments, les mêmes graphiques [qu’on nous avait présentés en] 2018. C’est la même chose, c’est de la fabrication. On en parle depuis des années, ça n’arrivera pas
a insisté le député de Jean-Talon.
Il blâme le CAQ chercher à détourner l’attention de son mauvais
séance parlementaire. Pascal Paradis déplore que la question du troisième lien soit toujours d’actualité alors que selon lui il serait plus pertinent de parler du recrutement de jeunes par le crime organisé ou de la difficulté d’accéder à un médecin de famille.
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Pascal Paradis affirme que la ministre des Transports et de la Mobilité durable, Geneviève Guilbault, n’a plus « aucune crédibilité » dans la question du troisième lien.
Photo : Radio-Canada / Sylvain Roy Roussel
Le député solidaire Étienne Grandmont a aussi l’impression que la question du troisième lien a peu progressé depuis la première élection du CAQ.
Or, lors de la campagne électorale qui l’a mené à la tête du gouvernement, il y a six ans, le parti de François Legault avait promis de lancer le projet lors d’un premier mandat.
Retour vers le futur
Le député de Taschereau estime que le gouvernement prépare le terrain pour la prochaine campagne électorale, au cours de laquelle le troisième lien sera inévitablement discuté.
Maurice Duplessis disait : « avec un pont, nous avons trois élections : à l’annonce, à la première pelletée de terre et à la coupe du ruban », mais là, au CAQils ont poussé ce concept encore plus loin, sans pelleter de terre ni ruban à couper. C’est toujours fascinant
plaisanta M. Grandmont.
C’est une opération majeure de retour vers le futur, car en 2018, c’est exactement ce que nous avions annoncé.
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Étienne Grandmont a encore une fois balayé l’argument économique avancé par la CAQ pour justifier le projet du troisième lien.
Photo : Radio-Canada / Sylvain Roy Roussel
Les deux partis souverainistes ont rappelé que dans leur rapport publié au printemps, Caisse Infra a conclu que la construction d’un troisième lien autoroutier entre Québec et Lévis n’était pas justifiée du point de vue de la mobilité.
Tout cela ne mène nulle part. En fait, c’est du vent, c’est du marketing politique. Nous sommes en pré-campagne électorale et c’est irresponsable, d’autant plus que le dernier rapport […] résume l’ensemble du travail : ce projet n’est pas d’actualité
a réagi le député péquiste Joël Arseneau.
Point de départ
Partisan précoce d’un troisième lien inter-fleuves, le maire de Lévis, Gilles Lehouillier, voit la relance du projet comme un pas dans la bonne direction
.
Cependant, comme les oppositions Solidarité et PQ, il ne peut s’empêcher de constater que l’enjeu est toujours à la case départ
. Il souligne qu’aucun couloir n’a encore été retenu.
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S’il salue la relance du troisième lien, Gilles Lehouillier déplore que le projet ne soit pas plus avancé qu’il ne l’était en 2018. (Photo d’archive)
Photo : Radio-Canada / Carl Boivin
Cela nous ramène au même point que lors de la campagne électorale de 2018, lorsque le gouvernement libéral sortant de l’époque avait identifié trois à quatre corridors routiers pour traverser le fleuve. Quelle perte de temps
a déploré M. Lehouillier dans un communiqué.
Selon lui, d’ici les prochaines élections, le gouvernement Legault devra démontrer à la population que le projet est suffisamment avancé. pour le rendre irréversible
.
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