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Israël frappe le cœur de Beyrouth, au moins 22 morts et 117 blessés

(Beyrouth) L’armée israélienne a mené jeudi soir deux raids aériens meurtriers sur la capitale libanaise, rarement touchée depuis le début de sa guerre ouverte contre le Hezbollah, après des tirs visant, selon l’ONU, le quartier général des Casques bleus au Liban. ce qui a provoqué un tollé diplomatique.


Publié à 6h53

Mis à jour à 16h42

Aya ISKANDARANI, avec Michael BLUM à Jérusalem

Agence France-Presse

Ce que vous devez savoir

  • Deux raids aériens israéliens ont visé Beyrouth jeudi soir. L’une des frappes visait un responsable du Hezbollah. C’est la troisième fois que l’armée de l’air israélienne cible la capitale depuis le 23 septembre ;
  • Une frappe israélienne contre une école de Deir el-Balah fait 28 morts ;
  • Deux casques bleus de la force de l’ONU déployés le long de la frontière entre le Liban et Israël ont été « visés » par des « tirs sur trois positions » de la Force intérimaire des Nations Unies au Liban (FINUL) ;
  • L’attaque du Hamas du 7 octobre 2023 a fait 1 206 morts côté israélien ;
  • La réponse israélienne a fait plus de 42 000 morts sur le territoire palestinien.

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Selon un nouveau bilan du ministère de la Santé, 22 personnes ont été tuées et 117 blessées dans ces frappes qui ont visé, selon l’agence de presse officielle ANI, le quartier résidentiel densément peuplé de Ras al-Nabeh et celui adjacent. par Noueiri. L’AFPTV a montré deux colonnes de fumée s’élevant au-dessus de la capitale.

L’une de ces frappes a visé un responsable du Hezbollah, a indiqué à l’AFP une Source sécuritaire libanaise.

C’est la troisième fois que l’armée de l’air israélienne, qui concentre ses raids sur la banlieue sud de Beyrouth, fief du Hezbollah, vise directement la capitale depuis le lancement de ses frappes massives contre le mouvement libanais pro-iranien le 23 septembre.






Sur le front de la bande de Gaza, où Israël intensifie une nouvelle fois ses bombardements et ses opérations terrestres, le Croissant-Rouge palestinien a annoncé jeudi la mort de 28 personnes dans une frappe contre l’école Rafidah à Deir el-Balah (Centre) abritant des familles déplacées, qui abrite également a fait 54 blessés.

L’armée israélienne a évoqué une frappe aérienne « précise » contre des « terroristes » opérant « dans des bâtiments autrefois utilisés » comme écoles.

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PHOTO EYAD BABA, AGENCE FRANCE-PRESSE

Un garçon palestinien blessé reçoit des soins médicaux à l’hôpital des martyrs d’Al Aqsa après qu’une frappe israélienne a touché une école pour personnes déplacées à Deir al-Balah, dans le centre de la bande de Gaza, le 10 octobre 2024.

Au Liban, la force de l’ONU (FINUL) déployée entre les deux pays a dénoncé des tirs « répétés » des troupes israéliennes sur ses positions, dont l’un a blessé jeudi deux casques bleus, déclenchant les protestations des pays contributeurs à cette force, l’Italie, la France, l’Espagne et Irlande.

A la demande de la France, une réunion du Conseil de sécurité de l’ONU est prévue jeudi à 15 heures (heure de l’Est), consacrée au Liban.

L’Italie, qui déploie le plus grand nombre de troupes, 900 soldats, au sein de la Finul, a notamment évoqué de possibles « crimes de guerre ». Les États-Unis se sont dits « très préoccupés » par ces informations.

L’armée israélienne a affirmé avoir tiré « à proximité » du quartier général de la Finul, précisant qu’elle avait demandé aux soldats de l’ONU de rester « dans des espaces protégés ».

« Tirer sur tout ce qui bouge »

Israël a concentré ses forces sur le front libanais, profitant de l’affaiblissement du Hamas après un an de guerre à Gaza.

Mais invoquant une tentative du mouvement islamiste palestinien de reconstituer ses capacités dans le nord de Gaza, il y encercle depuis dimanche Jabalia, bombardant le secteur, que les civils fuient en panique, au milieu des décombres.

“Ça ne s’arrête pas : à chaque minute, il y a des obus, des roquettes et des tirs sur les bâtiments et tout ce qui bouge”, décrit Areej Nasr, un trentenaire qui a fui Jabalia pour Gaza ville.

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PHOTO ANWAR AMRO, AGENCE FRANCE-PRESSE

Maisons détruites dans la banlieue de Beyrouth.

Selon le porte-parole de la Défense civile de Gaza, Mahmoud Bassal, au moins 140 personnes sont mortes à Jabalia depuis le début de l’opération, et « un grand nombre » de civils restent coincés sous les décombres, les sauveteurs ne pouvant intervenir. compte tenu des conditions de sécurité.

L’armée israélienne a annoncé que trois de ses soldats avaient été tués dans le nord de la bande de Gaza, portant ses pertes à 353 soldats au cours de l’année écoulée.

Au moins 400 000 personnes sont coincées dans la zone, selon l’ONU.

La Commission d’enquête internationale indépendante des Nations Unies, évoquant des « crimes contre l’humanité », a accusé jeudi Israël de cibler délibérément des établissements de santé à Gaza.

La guerre à Gaza a été déclenchée le 7 octobre 2023 par l’attaque du Hamas contre Israël qui a fait 1.206 morts, pour la plupart des civils, selon un décompte de l’AFP basé sur des chiffres officiels israéliens et incluant les otages. morts ou tués en captivité à Gaza.

La guerre à Gaza a dévasté des pans entiers de ce petit territoire assiégé et déplacé la quasi-totalité de ses 2,4 millions d’habitants.

Au moins 42 065 Palestiniens ont été tués, en majorité des civils, lors de l’offensive israélienne à Gaza, selon les données du ministère de la Santé du gouvernement Hamas, jugées fiables par l’ONU.

Mardi, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a averti que le Liban pourrait subir le même sort que Gaza.

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PHOTO KAWNAT HAJU, AGENCE FRANCE-PRESSE

Un nuage de fumée s’est élevé aux abords de la ville côtière de Tyr, proche de la frontière, selon des images de l’AFP.

L’objectif d’Israël est d’éloigner le Hezbollah des zones frontalières et de mettre un terme à ses tirs de roquettes, quotidiens depuis un an, pour permettre le retour de quelque 60 000 habitants déplacés vers le nord d’Israël.

Malgré la mort de plusieurs de ses dirigeants, dont son numéro un Hassan Nasrallah, dans des frappes israéliennes, le Hezbollah affirme résister aux troupes israéliennes.

Jeudi, il a annoncé avoir « détruit un char israélien » dans la zone frontalière, et revendiqué d’intenses tirs de roquettes dans le nord d’Israël.

“Assiégé”

Israël a également mené jeudi soir de nouvelles frappes sur le sud et l’est du Liban, autres bastions du Hezbollah, selon l’ANI.

L’armée, qui a lancé le 30 septembre des opérations terrestres contre le Hezbollah dans le sud du pays, a indiqué avoir ciblé « plus de 110 cibles » du mouvement depuis la veille.

“Nous ne voulons pas faire partie du conflit” mais “nous nous retrouvons assiégés”, déclare Joseph Jarjour, 68 ans, du village chrétien de Rmeich, tout près de la frontière.

Depuis octobre 2023, plus de 2 000 personnes ont été tuées au Liban, dont près de 1 200 depuis le 23 septembre, selon un décompte de l’AFP basé sur des chiffres officiels.

Selon le coordinateur de la branche humanitaire de l’ONU, affecté au Liban, Imran Riza, le pays est confronté à « l’une des périodes les plus meurtrières » de son histoire. Il a estimé à 600 000 le nombre de personnes déplacées au Liban.

Lors d’un entretien téléphonique mercredi, le président américain Joe Biden a demandé à Benjamin Netanyahu de « minimiser l’impact » sur les civils, notamment à Beyrouth, tout en « affirmant le droit d’Israël à protéger ses citoyens du Hezbollah ».

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PHOTO HASSAN AMMAR, PRESSE ASSOCIÉE

La fumée s’élève après une frappe aérienne israélienne à Dahiyeh à Beyrouth, Liban, le jeudi 10 octobre 2024.

Les deux dirigeants ont également discuté du projet d’Israël de frapper l’Iran, en réponse à l’attaque de missiles lancée par Téhéran contre le territoire israélien le 1est octobre. Le ministre israélien de la Défense, Yoav Gallant, a promis une réponse « mortelle, précise et surprenante ».

Nouvelle aide financière à l’Autorité palestinienne

La France et le Royaume-Uni ont accordé jeudi une subvention de 19,7 millions de dollars à l’Autorité palestinienne pour lui permettre d’assurer la continuité des services vitaux de santé et d’éducation en Cisjordanie occupée.

L’accord a été signé à Ramallah, siège de l’Autorité palestinienne, ont constaté des journalistes de l’AFP.

La somme parviendra à l’Autorité palestinienne grâce à un fonds d’urgence créé en 2021 par la Banque mondiale et visant à empêcher l’effondrement de l’économie palestinienne.

Depuis plusieurs années, l’AP traverse une grave crise financière, l’empêchant de payer l’intégralité des salaires des fonctionnaires.

Cette crise s’est aggravée avec la guerre déclenchée par l’attaque sans précédent du Hamas contre Israël le 7 octobre 2023 et la flambée de violences en Cisjordanie – territoire palestinien occupé par Israël depuis 1967 – en marge des hostilités en cours dans la bande de Gaza. Gaza.

Hossam Ezzedine, Agence France-Presse

 
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