(Paris) Le premier ministre François Legault appelle l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF) à faire pression sur les géants du numérique comme Netflix et Spotify pour qu’ils accordent plus de place aux contenus en français. Il évoque un quota de 30 % de contenus francophones.
Samedi, au Grand Palais à Paris, il est intervenu lors d’un atelier au Sommet de la Francophonie. Il s’est ensuite adressé à cinq représentants de France, du Maroc, de Monaco, du Rwanda, de Roumanie, ainsi qu’à deux jeunes de Wallonie et d’Arménie.
“J’aimerais que l’OIF s’engage dans les négociations avec les grandes entreprises du numérique pour exiger deux choses”, a-t-il déclaré.
Premièrement, selon lui, il devrait y avoir « un minimum, un pourcentage de contenus en français » sur les plateformes numériques. « Spotify ou Netflix ne devraient-ils pas nous fournir, disons, 30 % du contenu en français au Québec ? » dit-il.
Deuxièmement, nous devrions « exiger que lorsque nous accédons à une plateforme numérique, les premiers produits culturels qui nous sont présentés ne soient pas uniquement des produits en anglais ».
J’aimerais que tous les pays de la Francophonie se rassemblent, donnent mandat à l’OIF pour rencontrer les dirigeants des grandes plateformes numériques pour exiger qu’il y ait une certaine diversité culturelle.
François Legault, premier ministre du Québec
La démarche pourrait également être menée dans le domaine scientifique selon lui car « 92 % des publications scientifiques sont en anglais ».
“Il y a un risque, une tendance qui doit être inversée”, a-t-il conclu. Son discours a duré cinq minutes.
Son gouvernement prépare depuis des mois un projet de loi pour obliger Netflix, Spotify et Amazon Prime à accorder plus de place aux contenus francophones.
L’OIF rassemble 88 États et gouvernements dont 54 membres titulaires, sept membres associés et 27 observateurs. Le Sommet de la Francophonie a lieu tous les deux ans.
Plus tôt au cours de sa mission, François Legault avait lancé un appel similaire au siège de l’UNESCO à Paris, devant quelques dizaines de représentants de délégations permanentes.
“Nous savons que, malheureusement, une grande partie du monde numérique se déroule en anglais”, a déclaré samedi le Premier ministre canadien Justin Trudeau lors d’une conférence de presse au Sommet. « Nous sommes en discussions avec les géants du web, nous sommes en discussions avec nos partenaires à travers la Francophonie, dont la France, pour pouvoir favoriser davantage la présence du français en ligne. » Il a également souligné que des efforts sont déployés pour « développer l’intelligence artificielle en français ».
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