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“Il y a aussi une autre zone grise”

Il s’agit donc de défendre ses intérêts. Si l’objectif premier est de toute façon de conserver le plus d’emplois possible, la Région pourrait vouloir privilégier les Bruxellois. Car qui dit Bruxelles, dit IPP (impôt des personnes physiques). Et plusieurs milliers de travailleurs résidant à Bruxelles rapporteraient plusieurs dizaines de millions d’euros dans les caisses de la Région. Indispensable en ces temps difficiles.

guillement

Les travailleurs qui vivent à Bruxelles ne doivent pas avoir besoin de quitter la ville ou de prendre le train pour aller travailler en province.»

Tous ceux qui peuvent aider doivent pouvoir unir leurs forces mais je pense que l’initiative doit venir de Bruxelles.”David Leisterh (MR), l’entraîneur bruxellois, nous le confirme.

C’est lui qui a sollicité Pierre Hermant, PDG de Finance&Invest. Bruxelles et ex-patron du Salon de l’Auto, pour travailler sur le dossier.

« Certains laissent entendre que le gouvernement fédéral veut prendre le relais. Ce qu’elle ne ferait pas à Liège, ce qu’elle n’a pas fait avec Ford Genk… Bruxelles a dû clarifier», nous confie une Source proche du dossier.

La grande question de la pollution

Contacté, Pierre Hermant a répondu que « Le principe est d’identifier ce que l’on peut faire. Un repreneur important qui aurait sauvé tous les emplois de manière durable d’un coup, ça aurait été intéressant, mais ça ne sera pas le cas. Alors en attendant que quelqu’un sorte une offre sortie de son chapeau, on y réfléchit. Le site est très intéressant stratégiquement.», commence-t-il. “Mais il y a beaucoup de travail de diligence raisonnable à faire (état des lieux préliminaire prenant en compte tous les risques, NDLR), analyse du terrain, des atouts économiques et du passif social et surtout environnemental »dit-il.

Un seul candidat pour Audi Bruxelles mais son projet pose question : “C’est un investisseur belge mais il a fait une réserve”

Car en effet, un site comme Audi Bruxelles, même s’il s’agit d’un « fleuron technologique » lié aux voitures électriques, c’est un site industriel qui a auparavant construit des modèles thermiques (que ce soit Audi depuis 2007 ou Volkswagen avant, la maison-mère). Le site a donc connu des décennies d’activités industrielles, avec de probables pollutions liées aux hydrocarbures, huiles, peintures, solvants, métaux ou batteries. “C’est un peu une zone grise” nous confie une Source préférant rester anonyme. Un défi qui nécessite donc des garanties.

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« De nouvelles pollutions ne peuvent être exclues compte tenu de la poursuite des activités (…). Il est impossible de prédire le coût du traitement”

Contacté, Bruxelles Environnement précise qu’Audi Bruxelles «étudie la pollution des sols et des eaux souterraines sur son site depuis au moins l’an 2000, en a déjà traité plusieurs, et s’occupe encore aujourd’hui d’en traiter d’autres« et qu’une garantie financière de 8 millions d’euros a été apportée. Une garantie »qui pourrait être revue dans le cadre d’une vente de terrain ou d’un transfert d’activités à un autre opérateur avant la fin de la transformation. Dans tous les cas, un nouvel inventaire devra être réalisé», compte tenu de l’ancienneté des études et traitements antérieurs. “De nouvelles pollutions ne sont pas à exclure compte tenu de la poursuite des activités“Depuis les dernières analyses, précise l’organisme.”Il est impossible de prévoir le coût du traitement qui suivra la reconnaissance de l’état du sol ; seules de nouvelles études pourront nous renseigner sur le coût global du traitement des pollutions sur site.», conclut Bruxelles Environnement.

Faire travailler les Bruxellois

Il y a l’idée d’un modèle avec une mosaïque d’acheteurs « pure player », plutôt qu’un seul promoteur.», poursuit Pierre Hermant, qui évoque des options en matière de logistique du froid, d’e-commerce et autres.

Il faut considérer le site Audi en tenant compte de ce qui se fait du côté de Bruxelles Formation, pour le personnel, mais aussi de l’activité de Brussels Expo par exemple.il explique. Le plateau du Heysel, en pleine mutation, pourrait effectivement créer un écosystème propice à l’implantation de nouvelles activités à Bruxelles. Le site Audi Forest pourrait donc en bénéficier.

De nombreux travailleurs d’Audi ne sont pas bruxellois. Mais la situation pourrait changer.

Et qu’en est-il du logement, alors qu’une pénurie menace ? “Pourquoi pas. Mais la priorité est d’avoir un site industriel. Il y a des besoins. Et finalement, les travailleurs qui vivent à Bruxelles ne doivent pas avoir besoin de quitter la ville ou de prendre le train pour aller travailler en province. Ce site doit donc être compétitif. Donnons d’abord la priorité à la création d’emplois», dit-il. “Ce qui est essentiel, c’est de travailler également les syndicats», termine-t-il.

Le 9 octobre, un groupe de travail fédéral se penchera sur la question. Il va sans dire que la Région y sera attentive.


 
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