Des policiers dans les rues, à moto, en hélicoptères… Que s’est-il passé ce jeudi soir à Mouscron ?

Il s’agissait d’une action de contrôle à grande échelle ciblant la criminalité transfrontalière.

De La Panne à Tournai, des postes de contrôle ont en effet été mis en place des deux côtés de la frontière. Cette action FIPA (Full Integrated Police Action) a été organisée par les directions de coordination et d’appui de la police fédérale de Flandre occidentale et du Hainaut, les services de police français.

Une dizaine de zones de police locales et plusieurs unités de la police fédérale y ont participé, ainsi que d’autres partenaires comme l’Office des étrangers et les douanes.

Cibler tout le trafic

La police étant confrontée à différents types de criminalité transfrontalière entre la France et la Belgique, ces contrôles se sont concentrés sur divers phénomènes : bandes de voleurs ambulants, trafics de drogue et d’armes, trafic d’êtres humains, etc. Les frontières nationales constituent un obstacle au travail de la police, dont les organisations criminelles ne manquent pas de profiter.

En organisant cette action de contrôle transfrontalière, multidisciplinaire et intégrée, la police entendait une nouvelle fois envoyer un message clair : la frontière ne peut constituer une zone de refuge pour les criminels.

Un phénomène que les policiers de Mouscron ne connaissent malheureusement que trop bien et qui sont donc pleinement impliqués dans le dispositif, comme à de nombreuses reprises déjà.

« Nous sommes 14 de la police de Mouscron. Nous sommes soutenus par la police de Tourcoing, comme le permet Schengen, et avec qui nous collaborons déjà beaucoup tout au long de l’année.

Cela présente l’avantage que chacun peut bénéficier de la base de données de l’autre en cas d’inspection et nous avons des équipes mixtes franco-belges pour faciliter les échanges sur le terrain car nous n’avons pas la même fréquence radio.

La police municipale de Neuville-en-Ferrain nous soutient également mais en restant sur son territoire »indique le commissaire Sébastien Desimpel du commissariat de Hurlu qui était là à la fois comme chef du dispositif mouscronnois mais qui est aussi le référent local de la coopération transfrontalière, soit l’interlocuteur privilégié de l’échange d’informations mais aussi de coordination et d’accompagnement, le Les policiers de Mouscron étant d’un soutien précieux lors du Paris-Roubaix, de la Coupe du monde de rugby, de la braderie de Lille et de ces derniers Jeux Olympiques.

« Ce soir, on peut compter sur des chiens pour les stupéfiants et des pisteurs destinés à retrouver les personnes qui se cachent. Nous avons également l’aide de motards qui facilitent la capture des fugitifs.

Un concours d’évasion en poudreuse…

Et nous avons vu des évadés ! Il n’était pas encore 21 heures que la circulation était encore dense au carrefour des routes de Gand et de Lille.

Pris entre les voitures qui ralentissaient et la police, plusieurs véhicules ont tenté de prendre la fuite.

Notamment sous nos yeux avec un chauffeur qui a pris tous les risques en remontant la rue de Menin et qui a grimpé sur le trottoir pour pouvoir disparaître vers la chaussée de Gand. La réactivité des hommes a permis de l’arrêter rapidement, de le menotter et d’évacuer son véhicule sur une dépanneuse.

Certains se sont précipités sur la voie rapide, d’autres se sont cachés dans les buissons… Avec le soutien des motards, de la brigade canine et de l’hélicoptère de la police fédérale, ils ne sont jamais arrivés bien loin…

Un véhicule aérien qui soutenait également un autre dispositif déployé côté Flandre, à proximité du rond-point LAR à la fin de l’itinéraire Express.

Les premiers résultats, avec un crash à Celles

D’un point de vue global, Jana Verdegem, attachée de presse de la police fédérale, nous a indiqué ce vendredi matin que

• 16 procès-verbaux ont été dressés, entre autres pour détention de stupéfiants et détention d’armes prohibées.
• 1 personne a été arrêtée judiciairement parce qu’elle faisait l’objet d’un mandat de dépôt.
• Au total, 22 arrestations administratives de transmigrants ont eu lieu, tant en France qu’en Belgique. Un groupe de 8 transmigrants a été arrêté à Furnes, près du carrefour E40. Ces personnes ont été mises à la disposition de l’Office des étrangers – présent sur place – pour un suivi plus approfondi.
• 72 procès-verbaux ont été établis pour des infractions routières, dont 13 pour conduite sous l’emprise de l’alcool et 7 pour conduite sous l’emprise de stupéfiants.
• Le conducteur d’un véhicule a tenté d’échapper au contrôle et a pris la fuite. La poursuite a été engagée et le véhicule en fuite s’est écrasé à Pottes, à une quinzaine de kilomètres de la frontière française. Les occupants ont pris la fuite et sont toujours recherchés. L’enquête se poursuit. La zone de police du Val de l’Escaut nous apporte plus de précisions à ce sujet. «Le véhicule n’a causé aucun dégât lors de la course-poursuite. L’occupant pourchassé par une patrouille mixte (franco-belge) a pris la fuite à pied. Les recherches ont duré environ 1h30, avec l’aide d’un hélicoptère, entre les champs de maïs, les jardins, etc., nous n’avons pas réussi à l’appréhender. L’identification et l’enquête se poursuivent.confirme le commissaire Tom Deldaele.

Nous ne manquerons pas de vous communiquer ultérieurement les résultats concernant spécifiquement le territoire de Mouscrown.