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près de 40 ports bloqués par une grève des dockers à un mois de l’élection présidentielle

Des dockers sur une ligne de piquetage au port de Miami (Floride), le 1er octobre 2024 (Giorgio Viera / AFP)

Les dockers des principaux ports de la côte Est et du sud des Etats-Unis sont en grève depuis mardi, une première depuis près de 50 ans après l’échec d’une tentative de résolution de dernière minute et à peine cinq semaines avant l’élection présidentielle. .

“Nous sommes prêts à nous battre aussi longtemps qu’il le faudra, à rester en grève aussi longtemps qu’il le faudra, pour obtenir les salaires et les protections que méritent nos adhérents”, a prévenu Harold Daggett, patron du syndicat qui compte 85 000 adhérents, dans un communiqué. .

Les dockers ont débrayé à l’expiration de leur accord social de six ans, lundi à 23h59, après l’échec des négociations de dernière minute entre leur syndicat et l’Alliance maritime des États-Unis (USMX), qui représente les employeurs de 36 ports dispersés du Maine au Texas, en passant par la Floride.

Harold Daggett, président du syndicat des dockers ILA, le 1er octobre 2024 à Elizabeth, New Jersey (Bryan R. SMITH / AFP)

Les discussions, entamées en mai, sont dans une impasse.

Joe Biden a « exhorté » mardi l’USMX « à présenter une offre équitable aux travailleurs », pour mettre fin à une grève aux conséquences économiques potentiellement très importantes.

« Les transporteurs maritimes ont réalisé des bénéfices records depuis la pandémie », a-t-il noté, soulignant que les dirigeants et les actionnaires en avaient bénéficié.

Selon lui, « il n’est que juste que les travailleurs, qui ont pris des risques pendant la pandémie pour maintenir les ports ouverts, voient également leurs salaires augmenter de manière significative ».

Contribution

Il a exclu l’activation de la loi Taft-Hartley – déjà utilisée pour les grèves de l’ILA -, permettant d’imposer un moratoire de 80 jours.

Un porte-conteneurs au port de Newark (New Jersey), le 30 septembre 2024 (Bryan R. SMITH / AFP)

“Il est temps pour l’USMX de négocier un accord équitable avec les dockers qui reflète leur importante contribution à notre reprise économique”, a commenté le porte-parole de la Maison Blanche.

L’ancien président Donald Trump, qui brigue un nouveau mandat, a estimé à Milwaukee que Joe Biden “aurait dû travailler à un accord entre eux” et a noté que les dockers représentaient “la force vive” du pays. “Ils ont été très touchés par l’inflation”, a-t-il ajouté.

L’USMX a défendu son offre mardi, rappelant qu’elle comprenait une augmentation de salaire de « près de 50 % ». Selon les médias américains, le syndicat réclamait initialement 77 %.

“Nous avons démontré notre engagement à faire notre part pour mettre fin à la grève de l’ILA, qui était totalement évitable”, a déclaré l’Alliance.

Mais le syndicat a répondu dans la soirée, affirmant que l’USMX « déformait les faits et induisait le public en erreur », et détaillant les conditions de travail des dockers.

Des dockers sur une ligne de piquetage au terminal à conteneurs de Bayport à Seabrook, Texas, le 1er octobre 2024 (Mark Felix / AFP)

Le contrat social concerne 25 000 membres, travaillant dans les terminaux d’import-export de conteneurs et de véhicules dans 14 grands ports, dont Boston, New York, Philadelphie, Baltimore, Savannah, Miami, Tampa, Houston.

Le syndicat a prévenu dimanche que tous ses membres organiseraient des piquets de grève à partir de 00h01 mardi, « auxquels se joindront en solidarité les dockers et les travailleurs maritimes du monde entier ».

Il a précisé que ses 45 000 membres travaillant dans les 36 ports de l’USMX étaient en grève, la première d’ampleur sur les côtes américaines depuis 1977.

Le transport d’hydrocarbures et de produits agricoles, ou encore les croisières, ne devraient néanmoins être que très peu, voire pas, affectés.

« Petite partie »

« On a travaillé pendant le Covid, on n’a jamais arrêté. Nous avons permis au monde de continuer à fonctionner», se souvient Jonita Carter, docker depuis 23 ans.

Des dockers en grève à Elizabeth (New Jersey), le 1er octobre 2024 (SPENCER PLATT / GETTY IMAGES NORTH AMERICA/AFP)

Elle faisait partie des quelque 200 manifestants rassemblés devant le terminal Maher, l’un des plus grands de Port Elizabeth, le principal port de New York-New Jersey.

Un peu plus loin, ils étaient environ deux fois plus nombreux rassemblés devant le terminal de l’opérateur APM.

“Nous ne demandons pas grand-chose, la petite part à laquelle nous avons droit”, a déclaré Jonita Carter. “Avec l’automatisation, nous allons perdre nos emplois.”

Outre une augmentation significative des salaires, l’ILA réclame le gel de toute automatisation portuaire.

Les importateurs et les exportateurs avaient pris les devants en expédiant leurs produits à l’avance. D’autres ont opté pour un déchargement sur la côte ouest, plus coûteux et plus long depuis l’Europe.

Des dockers en grève à Elizabeth (New Jersey), le 1er octobre 2024 (SPENCER PLATT / GETTY IMAGES NORTH AMERICA/AFP)

Mais les ports de la côte ouest, couverts par un accord social distinct conclu en 2023 qui leur interdit de faire grève, pourraient perturber les activités de solidarité et ils disposent de peu de capacités disponibles.

Oxford Economics estime que chaque semaine de grève réduirait le PIB américain de 4,5 à 7,5 milliards de dollars.

Selon l’Anderson Economic Group (AEG), la première semaine de grève devrait coûter 2,1 milliards de dollars, dont 1,5 milliard de dollars en biens perdus (tels que des denrées périssables).

 
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