Magnifique pionnière du théâtre francophone, la réalisatrice Martine Paschoud est décédée

Publié le 29 septembre 2024 à 19h06 / Modifié le 29 septembre 2024 à 19h20

Une grande sœur de rêve. Martine Paschoud, décédée vendredi à l’âge de 82 ans, a été le relayeur de générations d’acteurs. Elle a allumé le feu, d’abord comme interprète dans les années 1960 et 1970, surtout comme metteur en scène et directrice audacieuse et inspirée du Théâtre de Poche à Genève. Entre 1984 et 1996, elle transfigure la petite salle élégante de la Vieille Ville en une frégate bourdonnant d’intelligence, d’éclats de rire ou de colère, de débats, de paris torrides et souvent gagnants.

Issue du Théâtre de Poche, où elle succède au comédien Gérard Carrat en 1984, elle crée un lieu unique en Suisse romande et bien au-delà. Germanophile, elle programme l’Autrichien Thomas Bernhard, dont elle chérit la prose fouettée, mais aussi Botho Strauss. Sensible aux écrits qui traînent en marge de la mode, elle se passionne pour Robert Walser – dont elle transpose le travail Cendrillon. Attachée aux œuvres qui célèbrent l’esprit, elle envoûte Neveu de Rameau de Diderot, avec le merveilleux Jacques Denis – un de ses acteurs fétiches – et Dominic Noble.

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