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Tensions sur l’immigration | “M. Trudeau s’est échappé», dit Roberge

(Saint-Hyacinthe) Dans un contexte de « relations tendues », Québec proteste contre un « lapsus » de Justin Trudeau, qui a affirmé devant le président français Emmanuel Macron que François Legault répandait des mensonges sur l’immigration.

«Je pense que M. Trudeau l’a raté. Ce n’est pas intelligent de chicaner sur la visite», a-t-il déploré lors d’une mêlée de presse samedi, en marge d’un colloque de la Coalition Avenir Québec (CAQ).

Contrairement à Justin Trudeau, M. Legault « a montré une stature d’homme d’État. Il n’a formulé aucun reproche en présence de M. Macron. Nous ne pouvons pas dire cela de M. Trudeau», a-t-il déclaré. Selon lui, il s’agit d’un « dérapage ».

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PHOTO DOMINICK GRAVEL, LA PRESSE

Le président français Emmanuel Macron et le premier ministre Justin Trudeau

Jeudi, M. Trudeau a déclaré, lors d’un point de presse conjoint avec M. Macron, qu’«il est désolant de voir le premier ministre du Québec partager des déclarations sur l’immigration qui sont carrément fausses».

«Nous travaillons et nous avons travaillé avec le gouvernement du Québec sur ce dossier que M. Legault semble vouloir politiser à tout prix», a-t-il ajouté.

Il a énuméré plusieurs dossiers dans lesquels son gouvernement a agi : fermeture de Roxham Road, renégociation de l’accord sur les tiers pays sûrs, réimposition des visas pour les ressortissants mexicains visitant le pays et nouvelles limites sur le nombre d’étudiants internationaux. , et a demandé à M. Legault quel était son plan pour réduire sa part de l’immigration temporaire.

Affrontement

Cette déclaration était le point culminant d’un affrontement entre les deux gouvernements. La semaine précédente, François Legault avait indiqué qu’il n’avait plus confiance en Justin Trudeau pour résoudre les problèmes d’immigration et avait fait pression sur le Parti québécois pour qu’il exhorte le Bloc québécois à aider à faire tomber le gouvernement.

À la Chambre, M. Legault est allé encore plus loin sur ses préférences en affirmant : « Ce dont nous avons besoin, à Ottawa, c’est d’un gouvernement économique », a-t-il déclaré. Le 21 septembre, il rediffuse une publication sur la plateforme X d’un conseiller de Pierre Poilievre qui s’en prend au Bloc québécois.

Il a toutefois rectifié le tir en affirmant ensuite qu’il ne soutenait aucun parti.

Autre symbole de ce rhume qui semble s’être installé: aucun membre du gouvernement québécois n’a assisté jeudi soir au dîner officiel organisé par le gouvernement Trudeau en l’honneur du président français Emmanuel Macron à Montréal, selon ce que rapporte le 98,5 FM. Il n’y avait que le délégué général du Québec à Paris, Henri-Paul Rousseau.

Mais plusieurs ministres du gouvernement québécois ont expliqué avoir été invités à la dernière minute par l’équipe de M. Trudeau. C’est le cas de M. Roberge, qui avait déjà prévu une activité familiale, tout comme la ministre de l’Économie Christine Fréchette ou le ministre de la Culture Mathieu Lacombe.

Des relations tendues

D’autres ministres québécois ont l’impression que les relations sont « tendues » entre Québec et Ottawa. C’est le cas de la ministre déléguée à la Santé Sonia Bélanger, qui pilote le dossier de l’aide médicale à mourir.

«C’est tendu. C’est tendu. On communique, mais il n’y a pas de suivi, aucune décision n’est prise », a-t-elle déploré. Ce qu’elle observe : « de bons échanges », « une bonne communication », puis, au bout de quelques jours, « aucun suivi, aucune prise de décision ».

Sonia Bélanger, ministre déléguée à la Santé

Le ministre de l’Environnement Benoit Charette s’oppose pour sa part à un décret de son homologue fédéral Steven Guilbeault visant à protéger le caribou forestier. Il dit qu’il a l’impression d’avoir été invité à un dîner de « contre ».

« Nous avons un peu froid ces jours-ci », a-t-il déclaré.

Mais là où les choses bloquent le plus, c’est sur l’immigration. « Cela fait un moment qu’ils n’ont rien compris, et ce n’est pas parce qu’on ne leur explique pas. J’ai 60 écoles de 24 classes chacune que nous avons ouvertes pour favoriser la francisation. Je manque d’écoles, je manque d’enseignants», a déploré le ministre de l’Éducation, Bernard Drainville.

Concernant les demandeurs d’asile, il n’y a « aucun progrès, non aucun, il est temps que cela change », a déclaré M. Roberge.

 
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