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« Arrêtez de vous inquiéter à propos de votre poids, bougez ! », conseille un chercheur

Des chercheurs québécois tirent la sonnette d’alarme sur les risques associés à la graisse viscérale, qui représente « une cause majeure de remplissage de nos hôpitaux », alors qu’une nouvelle étude démontre clairement qu’une solution accessible existe : l’exercice!

Phénomène qui « peut être très trompeur » car moins apparent que la graisse qui est stockée sous la peau et que l’on peut pincer avec les doigts, la graisse viscérale se forme sous l’enveloppe musculaire de l’abdomen et autour de certains organes comme le foie et le cœur.

Cette graisse « invisible » ou « intérieure », à l’origine du fameux « ventre dur », toucherait un quart de la population et serait un facteur de risque de plusieurs maux, comme le diabète de type 2, les maladies cardiovasculaires, certaines formes de cancer, la maladie du « foie gras » ou encore le déclin cognitif, selon le chercheur Jean-Pierre Després.

« L’obésité viscérale est une cause majeure de ce qui remplit nos hôpitaux », résume le professeur au Département de kinésiologie de la Faculté de médecine de l’Université Laval.

1144 km de vélo

Dans le cadre d’une étude menée à l’Institut universitaire de cardiologie et de pneumologie de Québec–Université Laval, qu’il dirigeait, 11 hommes dans la soixantaine, cyclistes récréatifs, ont été invités à relever un défi un peu particulier : parcourir 1 144 km à vélo en une semaine, sur la rive sud de Québec.

Le défi a été réalisé durant les étés 2018 et 2019 et les résultats ont été publiés en septembre 2024 dans une revue scientifique américaine.

Photo fournie par DOMINIC CHARTRAND

Leur taux de graisse viscérale a été mesuré par imagerie médicale, avant et après. Et pour isoler ce facteur, la perte de poids des cyclistes a été limitée au maximum en augmentant leur alimentation.

Surprise : la graisse viscérale des participants a encore fondu de 14,6 % après une semaine. Ils ont perdu 3 cm de tour de taille et présentaient un taux de graisse hépatique significativement plus faible par rapport à un groupe témoin d’individus moins actifs.


Les onze participants à la recherche, dont le professeur Després, qui répondait aux critères et a donc entrepris l’expérience, ont parcouru 1 140 km à vélo en une semaine sur un circuit situé dans la région de Bellechasse.

Photo fournie par DOMINIC CHARTRAND

« C’est un signe que même sans perte de poids, l’activité physique aide à mobiliser cette graisse », explique Dominic Chartrand, étudiant au doctorat en kinésiologie et médecine à l’Université Laval et auteur principal de l’étude.

“Se déplacer!”

Selon les chercheurs, il existe des leçons qui peuvent être apprises pour la vie quotidienne, sans avoir à répéter cet entraînement extrême.

« Cela documente l’importance de l’exercice comme outil incroyable : il n’existe aucun médicament qui permette d’atteindre les multiples propriétés de l’exercice physique sur toutes les dimensions de la santé physique et psychologique », affirme Jean-Pierre Després.

« Pour le dire à la Québécoise, arrêtez de vous soucier de votre poids et bougez », dit la spécialiste, qui encourage les gens à mieux manger plutôt qu’à adopter des régimes restrictifs.

Selon l’article scientifique publié dans leJournal américain de physiologie-endocrinologie et métabolisme, Les résultats confirment « l’importance de promouvoir un mode de vie physiquement actif plutôt qu’une restriction calorique pour prévenir l’obésité » et montrent que « les humains ont été conçus pour être physiquement actifs plutôt que pour manger le moins possible ».

L’article a été mentionné par l’American Physiological Society comme l’un des meilleurs du mois de septembre.

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