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La loi nicaraguayenne permet de juger les opposants au régime vivant à l’étranger

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Le président nicaraguayen Daniel Ortega à Caracas le 24 avril 2024. LEONARDO FERNANDEZ VILORIA / REUTERS

Adoptée à l’unanimité mardi 3 septembre, une loi votée par le Parlement nicaraguayen permettra de juger les opposants au régime du président Daniel Ortega vivant hors des frontières du pays, qu’ils soient nationaux ou étrangers.

Cette réforme du code pénal prévoit des peines allant jusqu’à trente ans de prison, avec possibilité de confiscation des biens, pour ceux qui encouragent les sanctions contre le gouvernement de Managua. Le texte, qui entrera en vigueur dès sa publication en Journal officielétablit que les entreprises et les ONG peuvent également être sanctionnées.

La loi vise « renforcer le travail des institutions de notre pays chargées de lutter contre la criminalité transnationale organisée »a déclaré la députée pro-gouvernementale Maria Auxiliadora Martínez lors de la session parlementaire.

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Pour l’opposition, principalement exilée au Costa Rica, aux États-Unis et en Espagne, il s’agit de fournir un cadre juridique aux pratiques “répressif” du président Ortega. « Cela permet au régime de poursuivre n’importe qui, qu’il se trouve ou non au Nicaragua, et sans qu’il soit nécessaire qu’il soit présent au procès, consolidant ainsi un cadre juridique qui soutient ces pratiques répressives. »L’ancien candidat à la présidentielle Félix Maradiaga, exilé aux Etats-Unis, a déclaré à l’Agence France-Presse que M. Ortega entendait, selon lui, « Faire taire l’opposition partout dans le monde ».

Avertissement de l’ONU

La loi a été adoptée le jour où l’ONU a averti de la ” tombe “ détérioration de la situation des droits de l’homme dans le pays depuis l’année dernière, avec une augmentation des détentions arbitraires et des persécutions à l’encontre des personnes « perçus comme des dissidents » par le gouvernement.

Après les avoir accusés de « trahison »L’année dernière, le gouvernement nicaraguayen a libéré plus de 300 hommes politiques, journalistes, intellectuels et militants critiques, les a expulsés et dépouillés de leur nationalité et de leurs biens.

Daniel Ortega, 78 ans, qui avait gouverné le pays dans les années 1980 après le triomphe de la révolution sandiniste, est revenu au pouvoir en 2007 et a été réélu lors d’élections non reconnues par Washington, l’Union européenne et les organismes internationaux. L’ancien chef de la guérilla est accusé d’avoir instauré un régime autoritaire dans ce pays d’Amérique centrale de sept millions d’habitants.

En 2018, trois mois de manifestations contre son régime ont été durement réprimées, faisant plus de 300 morts, des centaines d’arrestations et forçant des milliers d’autres à l’exil, selon l’ONU.

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Le Monde avec l’AFP

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