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une mission devenue impossible pour l’éducation nationale

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Une classe du lycée Victor-Duruy le jour de la rentrée, à Paris, le 4 septembre 2023. MIGUEL MEDINA / AFP

« Cette année au moins, personne ne s’est engagé à avoir un professeur devant chaque classe à la rentrée. »ironise Bruno Bobkiewicz. Le secrétaire général du syndicat des directeurs d’école SNPDEN-UNSA fait référence, non sans ironie, aux promesses faites par le président de la République, Emmanuel Macron, et Gabriel Attal, alors ministre de l’Éducation nationale, pour la rentrée 2023.

Décryptage | Article réservé à nos abonnés Une rentrée scolaire sans précédent, sans ministre de l’Éducation à temps plein

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Affecter 850 000 enseignants à 12 millions d’élèves est le plus grand défi de l’éducation nationale à chaque rentrée scolaire. Alors que la crise du recrutement s’installe, c’est désormais un pari risqué. Si la grande majorité des élèves de primaire, de collège et de lycée rencontreront leurs professeurs à partir de lundi 2 septembre, il y aura sans doute des pénuries.

Malgré une légère amélioration par rapport à la session 2023, les concours de recrutement d’enseignants ont laissé plus de 3.000 postes vacants pour la rentrée 2024. Ceux-ci s’ajoutent aux postes non pourvus les années précédentes. Selon la Cour des comptes, plus de 5.500 enseignants manquaient à l’appel entre 2017 et 2021. Cette situation, variable selon les académies et les disciplines, s’est aggravée depuis, notamment après le déplacement des concours en fin de bac + 5 en 2022.

Un optimisme prudent

Mécaniquement, le recrutement de contractuels a augmenté. Dans l’enseignement public, ils sont désormais 49 000 (près de 7 % des effectifs), soit 10 000 de plus qu’il y a deux ans.

Face à ce constat, la ministre démissionnaire de l’Éducation, Nicole Belloubet, a affiché un optimisme prudent, mardi 27 août, lors de sa conférence de presse de rentrée. Selon elle, les rectorats sont « Nous sommes très près d’atteindre 100 % de couverture des besoins en enseignants » grâce à un « un important travail d’anticipation » pour le recrutement de contractuels. Les rectorats comme Créteil et Versailles, qui ont des besoins importants en personnels non permanents, embauchent tout au long de l’année et peuvent proposer des contrats de deux ans.

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Vendredi 30 août pourtant, à la rentrée, les enseignants ont compté les chaises vides en salle des profs, à l’image de cet enseignant de Dordogne (il n’a pas souhaité donner son nom) qui recense déjà un prof de SVT, un prof de physique-chimie et un prof d’éducation musicale absents de son collège. Les offres d’emploi d’enseignants contractuels encore disponibles sur le site de France Travail ne passent pas non plus inaperçues. Selon le rapport annuel d’exécution du budget de l’éducation scolaire 2023, il faut désormais en moyenne près de vingt-neuf jours aux rectorats pour pourvoir les quelque 3 000 postes vacants constatés dans les collèges et lycées à la rentrée et y affecter un enseignant, soit deux fois plus qu’il y a quinze ans.

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