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La soumission chimique dans l’angle mort des soignants – Libération

Violence sexuelle

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Alors que s’ouvre lundi 2 septembre le procès du calvaire d’une femme du Vaucluse, endormie par son mari avant d’être agressée sexuellement, le corps médical, peu familiarisé avec la soumission chimique, tente de se former pour mieux identifier et aider les victimes.

La violence prend racine dans le doute, s’enracine dans les « peut-être ». Dans le cas de Gisèle P., l’incertitude prend la forme de près de dix ans de fatigue, de pertes de mémoire et de douleurs gynécologiques inexpliquées. Entre 2011 et 2020, droguée au Temesta et parfois au Zolpidem – des anxiolytiques de la famille des benzodiazépines – par son mari Dominique P., elle a été violée par des dizaines d’hommes recrutés en ligne. 51 prévenus seront jugés pour ces faits devant le tribunal correctionnel départemental du Vaucluse, du lundi 2 septembre au 20 décembre.

Durant cette décennie, Gisèle P. consulte plusieurs médecins, alertée, comme ses proches, par ses absences répétées. Un scanner cérébral ne révèle aucune anomalie, tandis qu’une échographie révèle une « inflammation grave du col de l’utérus » inexplicable. Dix années d’errance médicale durant lesquelles aucun médecin n’a identifié de soumission chimique. Ce modus operandi visant à administrer, à son insu ou par la force, une substance psychoactive à une personne à des fins criminelles ou délictueuses (violences sexuelles dans la majorité des cas) reste méconnu des soignants. « La soumission chimique et plus largement la violence ne sont pas ce à quoi nous penserons en premier lieu », reconnaît Emeline Pasdeloup, médecin généraliste à Gien (Loiret) et co-animatrice du groupe de travail sur les violences interpersonnelles du Collège de médecine générale, qui s’apprête à publier des fiches dédiées à la prise en charge des violences

 
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