Vladimir Poutine adore terroriser. Il aime terroriser sa propre population. Il cherche désormais à terroriser ses voisins avec la menace nucléaire.
Poutine a vu ses opposants politiques les plus connus assassinés ou emprisonnés. Les autres se taisent. Ils ont peur de subir le même sort.
Poutine tente d’utiliser la même stratégie avec ses adversaires dans le reste du monde.
Essentiellement, il leur dit de considérer ses nouvelles conquêtes comme acquises et de ne pas les défier militairement, sinon il pourrait leur larguer quelques bombes atomiques sur la tête.
- Écoutez l’expert en politique internationale Loïc Tassé dans l’émission de Benoit Dutrizac via QUB :
Autrement dit, il prétend pouvoir conquérir de nouveaux territoires par la force conventionnelle, puis garantir leur maintien dans la sphère russe grâce à la force nucléaire.
C’est la terreur. Terreur nucléaire.
Le vrai problème d’une éventuelle intervention de troupes étrangères aux côtés de l’Ukraine est qu’elle pourrait justifier la présence de troupes chinoises ou nord-coréennes aux côtés de l’armée russe. Cela n’a rien à voir avec la terreur nucléaire brandie par Poutine.
Plus complexe en réalité
Les relations internationales sont bien plus complexes que Poutine ne le souhaiterait. La terreur n’y a pas les mêmes effets qu’au sein de dictatures comme la sienne.
La terreur conduit les pays qui la subissent à s’armer. C’est ce qui se passe en Europe. Les pays européens se transforment, au moins partiellement, en économies de guerre.
Prenons la question différemment. Y a-t-il une seule personne en Europe qui regrette que son pays ait mené une guerre contre Hitler ? Non, même pas du côté russe. Au contraire, il existe même un certain consensus selon lequel il aurait été préférable de répondre plus tôt à Hitler.
Comme Hitler, Poutine est du mauvais côté de l’histoire. Cependant, contrairement à Hitler, il n’est pas adoré par sa population. D’où aussi sa crainte de perdre les élections.
Poutine pourrait bien menacer d’utiliser des armes nucléaires dans la guerre en Ukraine. Cependant, il perdrait immédiatement le soutien de la Chine. Sans compter que compte tenu de la rotation de la Terre, de fortes retombées radioactives seraient constatées en Russie.
Et s’il frappait un pays de l’OTAN avec des armes nucléaires, il recevrait une réponse nucléaire immédiate.
Les territoires que Poutine tente de conquérir en Ukraine valent-ils un tir nucléaire ? Bien sûr que non.
Appel aux pacifistes
En fin de compte, la seule chose que Poutine peut espérer en brandissant la terreur nucléaire devant les pays de l’OTAN est une réaction de la part de pacifistes mal avisés dans leur opinion publique.
Il s’agit d’une vieille tactique de propagande résumée à l’époque de l’Union soviétique par le slogan « mieux vaut être rouge que mort ». Au final, personne n’est devenu rouge et personne n’est mort.
Le même scénario d’intimidation se répète. Le résultat sera le même. Personne ne cédera à Poutine et personne ne mourra.
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