La croissance mondiale devrait rester stable cette année et l’année prochaine, mais à un niveau qui reste historiquement bas, a estimé jeudi la Banque mondiale (BM), particulièrement préoccupée par le rythme observé dans les pays en développement.
Selon son rapport prévisionnel sur l’économie mondiale, la croissance devrait atteindre 2,7% au cours des deux prochaines années, tout à fait en ligne avec l’année écoulée, un niveau qui reste inférieur à celui d’avant la pandémie de Covid. 19.
Par ailleurs, les prévisions de croissance pour les pays en développement devraient être les plus faibles enregistrées depuis 2000, à un niveau « inférieur à ce qui serait nécessaire pour réduire la pauvreté et atteindre les principaux objectifs mondiaux de développement », s’inquiète l’institution.
« La majorité des éléments qui avaient favorisé leur développement se sont progressivement dissipés et ils doivent désormais faire face à de nombreux vents contraires », a souligné l’économiste en chef de la BM, Indermit Gill, qui appelle ces pays à « envisager une nouvelle approche en accélérant les investissements privés et promouvoir une utilisation plus efficace des talents et du capital.
Signe de ce ralentissement, le PIB par habitant des pays en développement a augmenté en moyenne de 0,5 point de pourcentage de moins par an depuis 2014 que ce qui a été observé dans les pays développés, ce qui renforce l’écart entre riches et pauvres, s’inquiète la Banque.
L’une des difficultés vient de l’augmentation des restrictions au commerce international, qui ont été cinq fois plus nombreuses au cours de l’année écoulée que la moyenne de ce qui a pu être réalisé dans ce domaine au cours de la décennie 2010.
Au niveau régional, la croissance devrait ralentir en Asie de l’Est et dans le Pacifique ainsi qu’en Europe et en Asie centrale, avec la même cause dans les deux cas : une faible demande intérieure en Chine et dans les pays européens.
-À l’inverse, l’Amérique latine, le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord, ainsi que l’Afrique subsaharienne, bénéficieront d’une demande plus forte pour connaître une croissance plus robuste.
Comme le rapport sur les Prévisions économiques mondiales (WEO) du Fonds monétaire international (FMI), dont la prochaine mise à jour sera publiée vendredi, la Banque mondiale souligne l’écart grandissant entre les États-Unis, où la croissance reste solide, et le zone euro, qui continue de ralentir.
Quant à la Chine, même si ses prévisions de croissance s’améliorent pour 2025, elle reste toujours sur une tendance au ralentissement, passant progressivement de 5,1% de croissance en 2023 à 4% en 2026.
A l’inverse, l’Inde maintient un niveau de croissance élevé (6,7% prévus pour 2025 et 2026) mais qui pourrait encore s’avérer insuffisant compte tenu des besoins de développement du pays.
Avec l’AFP