Après avoir failli déchanter énormément face à la classe bouteille toulousaine pour débuter 2025, le Stade Rochelais a redonné espoir dimanche dernier lors d’un match de haut niveau face au Leinster. Sa meilleure performance depuis longtemps, qui sonne comme un possible basculement dans une saison jusqu’ici mitigée. Le résultat de quelques évolutions internes.
Bouder après une victoire contre Toulouse, gonfler le torse après une défaite contre le Leinster… Ce Stade Rochelais s’est-il égaré en ce début d’année 2025 ? Nonobstant ces considérations posturales, imaginez qu’au contraire il semble capable de le retrouver, à en croire l’impression laissée dimanche dernier face aux Irlandais (14-16), contre qui les hommes de Ronan O’Gara, bien que contrariés dans leur parcours européen, se sont imposés sans beaucoup plus que face aux gamins toulousains, reçus une semaine plus tôt et pitoyablement battus lors de l’action finale (22-19).
Si l’amélioration nécessite confirmation, dès samedi à Trévise (18h30, 4e journée de la Champions Cup) et alors que La Rochelle s’apprête à effectuer trois déplacements de suite, elle valide en tout cas les récents ajustements internes. “Avant ce match, on pouvait se dire qu’on était loin derrière, en étant objectifs. Je pense que nous sommes sur la bonne voie ici.soutient l’ouvreur Antoine Hastoy, même s’il reste encore beaucoup de travail et de confiance à gagner.
Callinothérapie d’O’Gara
En milieu de semaine dernière, à la question « Ronan O’Gara est-il capable d’assouplir sa gestion, comme annoncé ? », Brice Dulin, qui connaît l’intéressé mieux que quiconque à La Rochelle, a souri. du genre douteux. Reste que le manager irlandais, coupable à ses yeux d’avoir «gelée” beaucoup de ses joueurs ces derniers temps, de “ses revendications et son discours”prétend adoucir sa méthode.
Les limites de son « amour dur » (« Celui qui aime bien punit bien“) affecté, “Je dois les serrer dans mes bras maintenant. et “me contrôler», a-t-il écrit dans sa dernière chronique pour l’Irish Examiner, publiée dimanche, intitulée « C’est l’heure d’un câlin ? Si l’histoire ne dit pas si « ROG » a concrètement lié le geste à la parole concernant Hastoy, «nous avons retrouvé Antoine et c’est le plus important », a-t-il souligné au lendemain du duel étouffant perdu contre le Leinster (16-14), même si son numéro 10 – fringant pendant une heure – a raté des balles de match.
L’attitude positive
Autre source du moment directement liée au staff, à laquelle “croire
Raison pour laquelle, malgré une sortie chaotique face à l’équipe de Toulouse C quelques heures plus tôt, le retour vidéo ciblé “une vingtaine d’actions positives, où on aurait pu mettre fin aux coups, rembobine le pilier international Reda Wardi. On ne le fait pas et on renvoie une image très négative aux gens qui nous observent, mais après avoir vu tout ça durant la semaine, on s’est rendu compte qu’on n’était pas loin ! Peut-être que certains doutent de nous, nous sommes tout le contraire. Nous savons ce que nous valons, la valeur de notre groupe, nos individualités. Nous avons confiance en nous. »
La fierté et le plaisir deviennent une priorité
“Je pense que les joueurs ont pris beaucoup de responsabilités cette semaine», a déclaré Ronan O’Gara deux jours avant le choc du 3e Journée de Coupe des Champions. Sans doute pensait-il, entre autres, à ces nombreuses discussions liées “à la fierté du club dans cette compétitionl’illustre Dillyn Leyds. Tout le monde était prêt, savait que ça allait être un gros combat. Leinster est presque comme un match test. Quand on joue comme ça, avec l’agressivité et la vitesse dont on a fait preuve, c’est ça La Rochelle.
« Nous voulions que tout le monde soit fier de nous, complète Thomas Lavault. Et même se prouver que nous en étions capables, tout simplement, que nous pouvions nous envoyer l’un pour l’autre. C’est fait, je pense. Le contenu est bon. En regardant les semaines passées, il n’y a pas de photo. On a beau se dire qu’on est centré sur soi, qu’on n’écoute pas ce qui se dit… on ne reste pas indifférent à tout ce qui peut se dire, on a à coeur de prouver que c’est faux, Nous sommes des hommes et nous n’avons pas forcément envie que notre image soit bafouée comme c’est le cas en ce moment. Et si on s’amusait à nouveau ? Carrément. Personnellement, je l’ai pris. Et on a vu une émulation collective qu’on n’avait pas forcément les week-ends passés.
Des entraînements plus rapides
La saison dernière, le levier de vitesses s’était activé juste après la fessée de Dublin (40-13), en quart de finale de la Champions Cup. Cette fois, c’est avant de recevoir ce même Leinster que l’intensité est montée d’un cran à l’entraînement. Depuis lundi, lorsque Ronan O’Gara a déclaré qu’il avait « J’ai ressenti pour la première fois un air différent dans le groupe», suivi dans la semaine d’un “Conscience de nos atouts.”
« Nous devons maintenir notre vitessea insisté Antoine Hastoy une fois le match joué. On a enfin vu un peu de vitesse de la part de nos trois-quarts, même dans nos couloirs. Je pense que c’est ce qui nous fait nous sentir bien dans notre jeu. » Et son manager, d’ailleurs, pour lui témoigner son estime : « Antoine a une vitesse que peu de 10 ont en France. Sa différence, c’est sa capacité à jouer des duels, à prendre des initiatives et à voir les espaces car il attaque très vite. Quand il attaque comme ça, nous sommes une équipe différente. Une équipe qui, selon O’Gara, “Je me rendrai compte qu’il n’y a pas trop d’écart entre Leinster, Bordeaux, Toulouse et nous.” A la condition sine qua non du maintien de cette amélioration (ré)émergeante.