Première tentative pour Firefly Aerospace
A son bord, le robot spatial Blue Ghost, développé par la société Firefly Aerospace pour le compte de l’Agence spatiale américaine, la NASA, et le robot Resilience de la société japonaise ispace.
Tous deux espèrent reproduire l’exploit réalisé par la société américaine Intuitive Machines, qui a réussi à poser un vaisseau spatial sur la surface lunaire début 2024, une première mondiale pour une entreprise privée. Jusqu’alors, cette périlleuse manœuvre n’avait été couronnée de succès que par une poignée de pays, à commencer par l’Union soviétique en 1966.
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Ce sera la première tentative de Firefly Aerospace et la seconde d’ispace, dont les avions n’avaient pas réussi à atterrir en douceur en 2023.
Deux à quatre mois sur place
Le robot spatial américain Blue Ghost passera environ 45 jours en transit vers la Lune et sera chargé de dix instruments scientifiques de la NASA. Quant à Resilience, il lui faudra entre quatre et cinq mois pour atteindre l’étoile, et embarquera, entre autres, un rover, des instruments scientifiques développés par d’autres sociétés, et une maquette de maison réalisée par un artiste suédois, Mikael Genberg.
L’objectif affiché d’ispace est de réaliser des démonstrations technologiques de plusieurs de ces instruments sur la Lune. L’entreprise avait échoué lors d’une précédente tentative en 2023 lorsque son atterrisseur s’était écrasé à la surface de l’étoile.
“Il est important de se remettre en question, après avoir essuyé des échecs et en avoir appris”, confiait la semaine dernière le fondateur et PDG d’ispace, Takeshi Hakamada. “Aujourd’hui, nous prouvons notre résilience”, a-t-il ajouté mercredi avant le décollage.
Recherche sur la poussière lunaire
Du côté américain, la NASA prévoit de mener des « recherches scientifiques très diverses » à l’aide de Blue Ghost, allant de « la compréhension de la poussière lunaire à la caractérisation de la structure et des propriétés thermiques de l’intérieur de la Lune », a expliqué Maria. Banks, scientifique principal à l’agence.
La NASA prévoit par exemple de forer le sol lunaire et de tester des technologies visant à améliorer la navigation, dans le but d’approfondir sa connaissance de la Lune et de contribuer à préparer les « futures missions humaines ».
Les États-Unis envisagent d’y renvoyer prochainement des astronautes. Après de multiples reports, la NASA table désormais sur un retour d’ici « mi-2027 ».
Un marché privé en plein essor
Sans être les premiers, Firefly Aerospace et ispace cherchent à consolider leur place sur ce marché en plein essor, avec une multiplication des vols vers la Lune, tant de la part des gouvernements que des entreprises privées.
“Chaque étape franchie fournira des données précieuses pour les missions futures et permettra aux Etats-Unis et à leurs partenaires internationaux de rester à la pointe de l’exploration spatiale”, a assuré Jason Kim, patron de Firefly Aerospace.
Il y a plusieurs années, la NASA a choisi de confier à des entreprises privées, dont cette société texane, l’envoi d’équipements et de technologies sur la Lune – un programme baptisé CLPS destiné à baisser les coûts des missions.
Il s’agit du troisième lancement réalisé dans le cadre de ce programme, la première mission ayant échoué et la seconde réalisée par Intuitive Machines, ayant réussi à atterrir, mais sous un mauvais angle.
Sa sonde Odysseus s’était approchée trop rapidement de la surface lunaire lors de sa descente, et avait cassé au moins une de ses six pattes.