ENTRETIEN – Le chiffre est clair : près de 60 % des réunions en 2024 se dérouleront via internet. Dans son dernier essai, Le code a changé. Amour et sexualité à l’ère des algorithmes (L’Observatoire), Aurélie Jean estime que les codes de nos rencontres et de nos relations ont été profondément redéfinis. Le philosophe Luc Ferry, qui a publié IA : remplacement majeur ou complémentarité ? (L’Observatoire) pense que si les algorithmes nous permettent d’élargir nos horizons, les codes amoureux sont restés les mêmes depuis des siècles.
LE FIGARO. – Quel lien les algorithmes entretiennent-ils avec notre vie intime ? ? Le “ code d’amour » a-t-il vraiment changé ?
Aurélie JEAN. – Le code amoureux du couple et du mariage a toujours évolué dans l’histoire de l’humanité. Certaines pratiques perdurent, d’autres évoluent avec la technologie. Au-delà des applications de rencontres, même les SMS créent de nouvelles relations sociales. Cependant, les comportements dans le monde virtuel ont un impact sur le monde réel.
Lorsque nous sommes dans la même pièce, nous tendons, sans nous en rendre compte, vers un certain consensus comportemental, car nous nous observons. C’est précisément ce qui permet l’urbanité de nos relations. Sur les réseaux virtuels, on s’observe peu, ce qui autorise implicitement des comportements plus transgressifs, sans filtre. Ces outils créent davantage de discrimination, de stéréotypes et de stigmatisation, qui peuvent avoir un effet sur la réalité. Les codes…
Cet article est réservé aux abonnés. Il vous en reste 93% à découvrir.
Vente Flash
4,99 € par mois pendant 12 mois. Aucun engagement.
Déjà abonné ? Se connecter