Audience raccourcie dans le procès en destitution du président Yoon

Audience raccourcie dans le procès en destitution du président Yoon
Audience raccourcie dans le procès en destitution du président Yoon

Corée du Sud

Audience réduite lors du procès en destitution du président Yoon

L’examen de la destitution de Yoon Suk Yeol a débuté ce mardi par une première audience écourtée en raison de l’absence du président sud-coréen.

Publié aujourd’hui à 6h45

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La Cour constitutionnelle a lancé mardi, avec une audience limitée à quelques minutes, l’examen de la destitution du président Yoon Suk Yeol, une procédure qui permettra soit de le destituer définitivement pour sa tentative ratée d’imposer la loi martiale, soit de le restaurer au pouvoir.

Plus d’un mois après ce coup d’État qui a plongé la Corée du Sud dans une grave crise politique, un processus long mais crucial s’amorce. Le tribunal a jusqu’à la mi-juin pour confirmer ou infirmer la motion adoptée le 14 décembre par l’Assemblée nationale, qui suspendait Yoon Suk Yeol.

La première audience a débuté à 14h00 heure locale (6h00 suisses) et n’a duré que quelques minutes, Yoon Suk Yeol n’ayant pas comparu, a indiqué à l’AFP un porte-parole du tribunal. Les avocats de l’ancien procureur avaient annoncé son intention de venir s’expliquer, mais pas mardi, invoquant “des inquiétudes concernant la sécurité et d’éventuels incidents”.

Barricadé à la maison

Quatre autres séances sont prévues à ce stade : les 16, 21 et 23 janvier ainsi que le 4 février. Barricadé depuis des semaines dans sa résidence et menacé d’arrestation, Yoon Suk Yeol, 64 ans, risque son mandat pour avoir tenté en vain d’imposer la loi martiale. le 3 décembre, une mesure choc qu’il avait justifiée par sa volonté de protéger le pays des « forces communistes nord-coréennes » et « d’éliminer les éléments hostiles à l’État ».

Au sein d’un Parlement entouré de militaires, un nombre suffisant de députés ont rapidement contrecarré ses plans en votant un texte réclamant la levée de cet état d’exception. Mis sous pression par des élus, des milliers de manifestants pro-démocratie et contraint par la Constitution, Yoon Suk Yeol a dû s’y plier.

Outre la procédure de destitution, le leader conservateur est visé par plusieurs enquêtes, dont une pour « rébellion », un crime passible de la peine de mort. Le Bureau d’enquête sur la corruption de hautes personnalités (CIO), qui centralise les enquêtes, n’est pas parvenu à l’appréhender à son domicile le 3 janvier, repoussé par le Service de sécurité présidentielle (PSS) déterminé à le protéger.

Six voix requises

Si au moins six juges de la Cour – sur huit – confirmaient la mise en accusation, cela déclencherait une nouvelle élection présidentielle dans les 60 jours dans la quatrième économie d’Asie, qui en est à son deuxième président par intérim et dont les événements débutent en décembre. A défaut, Yoon Suk Yeol, bien que très impopulaire, sera réintégré dans ses fonctions.

“L’affaire de destitution se concentre uniquement sur la loi martiale, donc les faits ne sont pas particulièrement complexes”, a déclaré à l’AFP l’avocat Kim Nam-ju, estimant que le processus “ne devrait pas prendre trop de temps”.

L’équipe juridique de Yoon Suk Yeol appelle de son côté la Cour à utiliser tout le temps imparti pour étudier le dossier, en particulier ce qui “a conduit à la déclaration de la loi martiale”.

Défenses renforcées

Dans le même temps, le CIO “poursuit ses préparatifs” en vue de sa deuxième tentative d’arrestation, a expliqué mardi un responsable aux journalistes. Afin de ne pas répéter le fiasco du 3 janvier, l’Agence nationale d’enquête, une division de la police, a demandé aux hauts responsables de la police de Séoul d’être prêts à déployer 1.000 agents, selon l’agence Yonhap.

En face, la garde de Yoon Suk Yeol a renforcé les défenses de sa résidence, hérissées de barbelés, tandis que des bus bloquent l’entrée. Une unité de l’armée patrouille à l’extérieur mais “ne sera pas mobilisée pendant l’exécution du mandat”, a déclaré à la presse Lee Kyung-ho, porte-parole du ministère de la Défense.

La police, le CIO et le PSS se sont rencontrés mardi pour discuter du mandat d’arrêt, a rapporté Yonhap. Le chef de cabinet de Yoon Suk Yeol, Chung Jin-suk, a déclaré que son bureau était “prêt à considérer toutes les options concernant une enquête ou des visites” au dirigeant déchu “dans un troisième endroit”.

Une arrestation de Yoon Suk Yeol, toujours formellement président en attendant la décision de la Cour constitutionnelle, représenterait une première pour un chef d’Etat sud-coréen en exercice.

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