Démission du Premier ministre

Démission du Premier ministre
Démission du Premier ministre

(Ottawa) Justin Trudeau cède aux pressions pour éviter une rébellion sans précédent de ses troupes, 48 ​​heures avant une réunion extraordinaire du caucus national convoquée en urgence pour décider de son avenir politique.

Justin Trudeau a confirmé lundi son intention de démissionner de ses fonctions de premier ministre et de chef du Parti libéral du Canada (PLC) dès que les partisans du parti auront élu un nouveau chef. Entre-temps, il a demandé à la gouverneure générale Mary Simon que le Parlement soit prorogé jusqu’au 24 mars – un souhait qui a été rapidement exaucé par le représentant du roi Charles III au Canada.

Une telle décision signifie que les travaux parlementaires, qui devaient reprendre le 27 janvier, sont suspendus. Les trois partis d’opposition – le Parti conservateur, le Bloc québécois et le Nouveau Parti démocratique (NPD) – ne parviendront pas à unir leurs efforts pour provoquer la chute du gouvernement libéral minoritaire et la tenue d’un vote avant la semaine du Le 24 mars au plus tôt.

Les commissions parlementaires sont également dissoutes. Le Parti conservateur comptait profiter d’une réunion de la commission des comptes publics mardi pour faire adopter une motion de censure du gouvernement qui aurait pu être envoyée à la Chambre des communes pour un vote de l’ensemble des députés le 30 janvier. été neutralisée.

En prenant ainsi les devants, Justin Trudeau a réussi, d’une certaine manière, à poser les conditions de son départ.

Il estime également être en mesure d’offrir une certaine stabilité au pays après un mois de crise politique qu’il a lui-même provoqué en voulant évincer Chrystia Freeland du ministère des Finances pour nommer l’ancien gouverneur de la Banque du Canada Mark Carney. Justin Trudeau a fait connaître ses intentions à deux semaines du retour au pouvoir du président élu Donald Trump, qui promet d’imposer des tarifs douaniers de 25 % sur tous les produits canadiens dès le 20 janvier.

« J’ai l’intention de démissionner de mes postes de chef du Parti libéral du Canada et de premier ministre une fois que le parti aura choisi son prochain chef à l’issue d’un processus national, rigoureux et compétitif », a déclaré le premier ministre durant une conférence de presse à Rideau Cottage.

Reconnaissant que son leadership et sa volonté de rester en poste avaient provoqué « des batailles internes », Justin Trudeau croit que l’arrivée d’un nouveau chef donnera au PLC un nouvel élan après neuf ans au pouvoir, tandis que des élections fédérales semblent inévitables au printemps.

Le temps manque

Le Parti conservateur détient une avance quasi insurmontable de 20 points dans les intentions de vote sur les libéraux depuis plus de 12 mois.

Le prochain scrutin ne sera donc pas un référendum sur Justin Trudeau, comme l’espéraient les partis de l’opposition, même si son bilan sera incontournable durant la campagne.

« Comme vous le savez, je suis un “fighter”. Dans mon for intérieur, je me suis toujours battu parce que je me soucie profondément des Canadiens. […] Il m’est apparu clairement que si je dois me concentrer sur les luttes internes, je ne peux pas être la meilleure option lors de ces élections », a-t-il expliqué.

Mais le moment choisi pour déclencher une course à la direction au sein de son parti – la quatrième année d’un mandat minoritaire d’un gouvernement en déclin – devient de facto un calice empoisonné pour celui qui sera élu. Car le nouveau leader ne disposera pas d’un ingrédient aussi essentiel en politique pour gagner des batailles : le temps.

Le temps est venu, le prochain chef libéral n’aura que très peu à sa disposition. Des obligations à respecter et des décisions à prendre, il les aura à la pelle.

Ce parcours du combattant pourrait avoir pour effet de dissuader certains aspirants de tenter leur chance. Résultat : le débat musclé souhaité par Justin Trudeau pendant la course pourrait ne pas avoir lieu.

Le conseil national du PLC devra se réunir d’ici trois jours pour établir les règles de la course à la direction. Normalement, une telle course dure au moins trois mois, soit 90 jours. Les travaux parlementaires devraient reprendre dans 77 jours. Dans le contexte actuel, il faut s’attendre à ce qu’une course dure moins de deux mois. Une course à la direction, il faut le rappeler, provoque des divisions et des querelles internes que seul le temps peut apaiser.

Travail à faire

Après son élection, le successeur de Justin Trudeau devra former un nouveau cabinet qui correspond à sa vision de la gestion des affaires de l’État et qui tienne compte des alliances conclues lors de la course à la direction. En raison de la prorogation du Parlement, il devra également préparer un discours du Trône exposant ses priorités. Ce discours du Trône constitue une étape essentielle pour lancer la nouvelle session parlementaire. Et ce document fait l’objet d’un vote de confiance, qui pourrait déclencher des élections si les trois partis d’opposition le rejetaient – ​​le scénario le plus probable à la lumière des déclarations du Parti conservateur, du Bloc québécois et du NPD au cours des dernières semaines. .

Parallèlement, le prochain leader et son équipe de proches collaborateurs devront travailler sur un programme électoral, recruter des candidats et s’assurer que le parti est prêt pour la prochaine bataille électorale. Le fonds électoral du CLP, déjà nettement inférieur à celui du Parti conservateur, pourrait souffrir davantage de la course à la direction. Un don à un candidat dans une course se fait au détriment du financement du parti.

Deux ministres québécois influents et fréquemment évoqués comme candidats potentiels – le ministre de l’Industrie François-Philippe Champagne et la ministre des Affaires étrangères Mélanie Joly – pourraient être tentés de décéder pour une autre raison : principe non écrit de l’alternance qui prévaut au PLC entre une population francophone leader du Québec et leader du reste du pays. Ce principe, s’il est respecté à la lettre, pourrait donner un avantage à Chrystia Freeland, Mark Carney, Anita Anand, Christy Clark ou Dominic LeBlanc.

La course sera courte. D’ici deux semaines, on devrait avoir une meilleure idée des candidats prêts à recevoir le cadeau empoisonné que Justin Trudeau a finalisé lors de sa réflexion des Fêtes.

 
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