Flotte fantôme russe, cargo arrêté… Ce que l’on sait du sabotage d’un câble sous-marin

Un pétrolier russe soupçonné d’être à l’origine de la rupture d’un câble sous-marin entre la Finlande et l’Estonie la veille, a été arraisonné par les autorités finlandaises, jeudi 26 décembre.

Nouvelle panne en novembre

Ce nouvel incident survient un peu plus d’un mois après la rupture de deux câbles de télécommunications dans les eaux territoriales suédoises de la mer Baltique. Le jour de Noël, la liaison à courant continu EstLink 2 entre la Finlande et l’Estonie a été déconnectée du réseau, a annoncé l’opérateur finlandais Fingrid. Selon ce dernier, il faudra probablement plusieurs mois pour réaliser les réparations, ce qui pourrait perturber l’approvisionnement en électricité durant cet hiver, explique le site d’information militaire opex360. Cet événement est le dernier d’une série d’incidents survenus dans cette zone sillonnée par de nombreux cargos.

La piste privilégiée du sabotage

Interrogé par le média finlandais Yle, Arto Pahkin, chef des opérations chez Fingrid, a estimé que « la possibilité d’un sabotage ne pouvait être exclue ». Une enquête sur l’incident a été immédiatement ouverte. La perturbation a été localisée jeudi, selon Fingrid.

“Nous avons suivi la situation de près hier” avec le Premier ministre finlandais Petteri Orpo, a déclaré le président finlandais sur X. “Les risques posés par les navires de la flotte fantôme russe doivent être éliminés”, a-t-il ajouté.

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“Les dommages aux infrastructures sous-marines sensibles sont devenus si fréquents qu’il est difficile de croire qu’il s’agit d’accidents ou simplement de mauvaises manœuvres maritimes”, a commenté Margus Tsahkna, le ministre estonien de la Défense. Affaires étrangères.

Une enquête ouverte

Les soupçons se sont rapidement portés sur un navire battant pavillon chinois, le Yi Peng 3. Le navire, qui se trouvait dans cette zone au moment de l’incident selon les sites de suivi des navires, aurait pu arracher des câbles avec son ancre, précise opex360. Les soupçons de la police finlandaise se portèrent alors sur le pétrolier Eagle S. Car selon les explications du site militaire, le cargo d’origine russe, tout comme le chinois, avait perdu son ancre.

La police a décidé d’ouvrir une enquête pour “sabotage aggravé”, a ajouté Robin Lardot, du Bureau national d’investigation. « Un de nos patrouilleurs s’est rendu sur zone et a pu constater visuellement que les ancres de ce cargo n’étaient pas présentes. Il y avait donc une raison très claire de soupçonner que quelque chose d’étrange se passait. » , a rapporté Markku Hassinen, chef adjoint des gardes-frontières finlandais.

Un pétrolier russe arrêté

La police finlandaise a arraisonné jeudi le pétrolier russe Eagle S, soupçonné de faire partie d’une “flotte fantôme”. Selon les autorités finlandaises, le navire pourrait être impliqué dans la rupture du câble électrique sous-marin entre la Finlande et l’Estonie.

Le navire, battant pavillon des Îles Cook, transportait « de l’essence sans plomb chargée dans un port russe », a déclaré Sami Rakshit, directeur général des douanes finlandaises, lors d’une conférence de presse. “Nous sommes déjà montés à bord du navire, avons parlé à l’équipage et collecté des preuves”, a déclaré Robin Lardot du Bureau national d’enquête finlandais lors d’une conférence de presse. Le navire se trouve actuellement au large de Porkkala, à environ 30 km d’Helsinki, après intervention d’un patrouilleur finlandais.