(CercleFinance.com) – La Bourse de Paris devrait ouvrir en nette baisse jeudi matin dans le sillage de Wall Street, refroidie par les positions moins accommodantes qu’attendues de la Réserve fédérale américaine sur la trajectoire de ses taux pour 2025.
Vers 8h15, le contrat ‘futures’ sur l’indice CAC 40 – livraison décembre – reculait de 110,5 points à 7277,5 points, laissant présager une baisse de plus de 1% dans les premiers échanges.
Comme prévu, la Fed a abaissé hier soir ses taux directeurs pour la troisième fois cette année, les ramenant dans une fourchette comprise entre 4,25 % et 4,50 %.
En revanche, Jerome Powell, son président, a surpris les marchés en évoquant l’entrée dans une « nouvelle phase » de la politique de la banque centrale, marquée par un rythme de baisse des taux plus lent qu’auparavant.
Les nouvelles projections montrent que l’institution ne table que sur deux baisses de taux l’année prochaine, contre quatre jusqu’ici anticipées par les investisseurs.
“Après seulement trois baisses de taux, la Fed affirme entrer déjà dans une nouvelle phase de son resserrement monétaire”, commence Bastien Drut, responsable de la stratégie et des études économiques chez CPR AM.
“L’arrêt récent de la désinflation et les incertitudes liées aux politiques de la future administration pousseront la Fed à être nettement plus prudente”, indique l’analyste.
“Les taux ne seront réduits à nouveau qu’en cas de nouveaux progrès tangibles sur le front de l’inflation”, souligne-t-il.
Ce flot d’informations défavorables a fait chuter fortement la Bourse de New York hier soir, les investisseurs espérant un ton plus accommodant de la Fed au vu des incertitudes qui entourent l’évolution de l’économie mondiale.
L’indice Dow Jones a perdu 2,6 %, tandis que le S&P 500 au sens large a perdu 3 % et le Nasdaq a chuté de 3,6 %.
Signe de l’inquiétude qui règne sur les marchés, l’indice de volatilité CBOE, surnommé « indice de la peur » à Wall Street, a bondi de 16 à 28 points pour atteindre son plus haut niveau depuis l’épisode de volatilité du mois. en août dernier.
A ce stade, les contrats à terme ne signalent qu’un modeste rebond de l’ordre de 0,1% des principaux indices new-yorkais jeudi à l’ouverture.
Ailleurs, c’est l’ensemble du monde financier qui voit rouge.
A la Bourse de Tokyo, l’indice Nikkei a enregistré un repli limité (-0,7%) en fin de séance, les inquiétudes concernant l’évolution des taux aux Etats-Unis ayant toutefois ravivé l’aversion au risque.
Sur le marché obligataire, l’allusion de Powell à une politique monétaire plus restrictive que prévu en 2025 a fait s’envoler le rendement des bons du Trésor à dix ans, qui a atteint plus de 4,52% hier soir.
La hausse des rendements obligataires américains continue de soutenir le dollar face à l’euro, ce dernier atteignant la barre des 1,04 contre billet vert pour revenir à 1,0395.
Les prix du brut sont également rattrapés par les craintes, le Brent reculant de 0,4% à 73,1 dollars tandis que le brut léger américain perdait 0,5% à 70,2 dollars.
La tendance en Europe pourrait changer un peu avec la décision de politique monétaire de la Banque d’Angleterre, attendue à 13h00, même si le récent réveil de l’inflation dans le pays conduit de nombreux analystes à parier sur un ‘statu quo’.
Les investisseurs surveilleront également une série d’indicateurs économiques, notamment la troisième estimation du PIB américain pour le 3ème trimestre.
De bons chiffres pourraient renforcer le scénario d’une politique moins accommodante qu’attendu de la Fed après les indicateurs économiques solides publiés ces dernières semaines.
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