Deux jours après la nomination du maire de Pau comme Premier ministre, l’ancien président de la République juge que le centriste a conquis « une forme d’indépendance » en remportant son bras de fer avec Emmanuel Macron.
Il ne s’était pas exprimé au niveau national depuis la nomination de François Bayrou à Matignon. Deux jours après la douloureuse formalisation du choix d’Emmanuel Macron, son prédécesseur, qui ne se prive pas de lui piquer une pique, souligne la manière dont le maire de Pau s’est imposé ce vendredi matin au terme d’un bras de fer avec le président de la République, qui préférait le ministre des Armées Sébastien Lecornu. Un signe, selon le député PS, de la faiblesse institutionnelle du chef de l’Etat. Invité dimanche soir sur BFMTV, l’élu socialiste estime que le processus “peut paradoxalement donner à François Bayrou une liberté qui n’aurait pas été la sienne” si l’histoire avait été différente.
Sans aller jusqu’à évoquer la cohabitation entre les deux hommes, le parlementaire corrézien affirme que les Béarnais “ne dépend plus du président, cela dépend uniquement du Parlement, en l’occurrence de l’Assemblée nationale.” Et d’exhorter le Premier ministre « donner vie » la Chambre basse « comme dans une démocratie parlementaire ».
Lire aussi
François Bayrou, le plus petit commun dénominateur à l’Assemblée
Autrement dit, Emmanuel Macron, qui était “force” nommer François Bayrou, je ne peux tout simplement pas « ne plus m’arrêter maintenant » le leader centriste. Tout au long de son entretien, François Hollande a retenu ses attaques contre celui qui avait appelé à voter pour lui en 2012. Même s’il a néanmoins adressé un avertissement : “Les conditions dans lesquelles il a été nommé lui confèrent une forme d’indépendance dont il doit faire bon usage.”
« De stabilité, de crédibilité et de changement »
Les deux chefs du couple exécutif pourraient bien avoir « la même sensibilité politique » selon l’ancien président de la République, ce dernier attend moins “rupture” Celui-la “changement” avec la politique menée depuis sept ans. « Voilà ce que doivent être sa méthode et le contenu de ses propositions »il a insisté.
Louant le « longue expérience » de l’élu local de François Bayrou, de sa connaissance des partenaires sociaux et de son ADN pro-européen, François Hollande attend du nouveau Premier ministre de « stabilité, crédibilité, mais aussi changement ». « Le changement permettra la stabilité. Pour que cela dure, il faut qu’il y ait des évolutions »a conseillé le parlementaire socialiste dans le but de parvenir à un accord « non-censure » avec une partie de la gauche. Avant de conclure : « Il devra faire un effort pour donner des garanties et aussi progresser ».