L’ONU appelle à une justice « crédible » et à davantage d’aide humanitaire

(Damas) La Syrie a besoin d’une justice « crédible » pour éviter des actes de « vengeance » ainsi que d’une aide humanitaire accrue, a déclaré dimanche à Damas l’envoyé de l’ONU pour la Syrie Geir Pedersen, une semaine après la chute de Bachar al-Assad.

Lors d’une offensive éclair lancée depuis Idlib (nord-ouest), une coalition de factions rebelles dirigée par le groupe sunnite radical Hayat Tahrir al-Sham (HTS) a pris Damas le 8 décembre, mettant fin au pouvoir de Bachar al-Assad qui dirigeait le pays. pays d’une main de fer.

« Nous devons veiller à ce que justice soit établie et que les responsabilités soient établies pour les crimes commis. Et nous devons garantir que cela se fasse par le biais d’un système judiciaire crédible et qu’il n’y ait pas de vengeance », a-t-il déclaré à son arrivée dans la capitale syrienne, selon ses déclarations envoyées aux journalistes.

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PHOTO ANDREW CABALLERO-REYNOLDS, REUTERS

Geir Pedersen, envoyé de l’ONU pour la Syrie

Avec l’arrivée d’un nouveau pouvoir, M. Pedersen a parlé d’un changement “immense” qui “crée de grands espoirs”.

“Mais nous savons tous qu’il reste encore de nombreux défis à relever” et “nous devons donc faire les choses correctement dès le début”, a-t-il déclaré, alors qu’il doit rencontrer les nouvelles autorités à Damas.

L’envoyé de l’ONU appelle à la mise en place d’un « processus politique qui inclut tous les Syriens » : « Ce processus doit évidemment être mené par les Syriens eux-mêmes » avec « l’aide et l’assistance que nous espérons ».

M. Pedersen a appelé ces derniers jours à la mise en place d’une transition « inclusive » pour éviter une « nouvelle guerre civile » en Syrie, où un conflit a été déclenché en 2011 par la répression de manifestations pro-démocratie.

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PHOTO LOUAI BESHARA, AGENCE FRANCE-PRESSE

Un portrait défiguré du président déchu Bashar al-Assad gît sur le sol d’une pièce de la branche 251 de la Direction générale des renseignements syriens (GID), également connue sous le nom de branche Al-Khatib, le 14 décembre 2024 à Damas.

Sanctions

En Jordanie, pays voisin de la Syrie, il a participé samedi à des discussions réunissant des diplomates américains, arabes, européens et turcs, qui ont convenu que le processus de transition devait « être mené […] par les Syriens eux-mêmes et parvenir à un gouvernement inclusif, non sectaire et représentatif », selon un communiqué commun.

HTS, dirigé par Abou Mohammad al-Jolani, affirme avoir rompu avec le jihadisme mais reste classé comme « terroriste » par plusieurs capitales occidentales, dont Washington. L’UE a pris des sanctions contre le groupe et ses dirigeants.

“Il existe diverses sanctions imposées par les Etats/entités membres qui ont un impact sur la Syrie et le HTS”, a notamment déclaré à l’AFP la porte-parole de l’envoyée de l’ONU, Jenifer Fenton.

« Il y a toute la question de la relance économique. Nous devons veiller à ce que ce problème soit résolu rapidement. Nous espérons que les sanctions seront levées rapidement, afin que nous puissions assister à une véritable mobilisation autour de la reconstruction de la Syrie», a déclaré M. Pedersen, sans préciser s’il parlait des sanctions contre la Syrie de M. Assad ou de HTS.

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PHOTO AMMAR AWAD, REUTERS

Un homme conduit une moto avec des enfants tenant des drapeaux syriens, le 15 décembre 2024 à Damas.

Il considère également que l’aide humanitaire est également très importante dans l’immédiat.

« Nous savons tous que la Syrie traverse une énorme crise humanitaire. Nous devons veiller à ce que la Syrie reçoive une aide humanitaire immédiate accrue pour la population syrienne et pour tous les réfugiés qui souhaitent rentrer. C’est extrêmement important », a déclaré M. Pedersen.

La guerre en Syrie a fait plus d’un demi-million de morts, dévasté le pays et contraint quelque six millions de Syriens, soit un quart de la population, à fuir.

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PHOTO BAKR ALKASEM, AGENCE FRANCE-PRESSE

Des personnes à la recherche de leurs proches disparus regardent un corps transporté à la morgue de l’hôpital de Damas, le 14 décembre 2024.

 
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