Contrairement à la chanson Mon beau sapin, roi des forêtson voit qu’au ministère des Richesses naturelles et des Forêts, le roi est l’industrie forestière.
Elle est en train de nous porter un vilain coup grâce à tout le pouvoir que lui accordent ce ministère et sa ministre Maïté Blanchette Vézina.
La Société de la nature et des parcs (SNAP Québec) a raison de demander une enquête.
Régime forestier
Cela dure depuis des décennies, mais la réforme actuelle du régime forestier pourrait être la goutte d’eau qui fait déborder le vase.
L’opacité du processus ainsi que son contenu sont vivement dénoncés par les travailleurs et leurs syndicats, les groupes environnementaux, les communautés autochtones et plusieurs scientifiques.
Seule l’industrie se frotte les mains.
Pas étonnant, puisque les solutions préconisées semblent tout droit sorties du mémoire du Conseil de l’industrie forestière du Québec (CIFQ) déposé lors du processus de réflexion sur l’avenir de la forêt !
A sa demande, le ministère abandonne la gestion des écosystèmes pour augmenter les récoltes à court terme, sans égard à l’appauvrissement à moyen terme des travailleurs et de la biodiversité.
Sans parler des droits des communautés autochtones sur leur territoire qu’ils ont raison de vouloir protéger.
Tant pis pour la disparition du caribou ! Ce n’est qu’une des nombreuses conséquences d’une mauvaise gestion de nos forêts.
Influence asiatique
Le lobby forestier est l’un des plus puissants au Québec. On pense évidemment au CIFQ où Domtar joue un rôle de premier plan.
Cinq membres du conseil d’administration du CIFQ représentent Domtar (via son secteur Produits forestiers Résolu), dont son vice-président.
Il faut savoir que Domtar appartient désormais à un seul propriétaire, le milliardaire indonésien Jackson Wijaya, fondateur de Paper Excellence Group.
Ses profits à court terme sont sa principale préoccupation.
Alliance de la forêt boréale
L’industrie forestière intervient de manière extrêmement efficace auprès des élus régionaux au point d’avoir réussi à leur faire croire que ses intérêts sont aussi ceux des communautés forestières !
Elle a fait de l’Alliance de la forêt boréale le porte-parole de ses idées auprès des gouvernements du Québec et du Canada.
Regroupant des élus municipaux du Saguenay–Lac-Saint-Jean et de la Côte-Nord, dont de nombreux préfets, l’Alliance de la forêt boréale est financée par le ministère des Affaires municipales.
Donc par nous les contribuables !
Ses positions, calquées sur celles de l’industrie, ont été dénoncées à plusieurs reprises par les experts, notamment parce qu’elles diffusent de fausses informations sur la situation du caribou forestier et sur le rôle de la foresterie dans la réduction des GES.
Plus récemment, l’Alliance de la forêt boréale a réussi à obtenir un droit de veto pour les MRC et les villes touchées par les projets d’aires protégées soumis au ministère de l’Environnement.
Cela donne indirectement le contrôle à l’industrie forestière !
Il me semble que nous avons été suffisamment dupes. Il est - de lancer une enquête sur l’influence toxique de l’industrie forestière sur nos politiques publiques.
Laissons aux générations futures un patrimoine forestier qui leur permettra d’en profiter à leur tour.