Le projet de protection sociale au Maroc fait face à des défis liés à la généralisation, au financement durable et à la réforme du secteur hospitalier public, indique le dernier rapport de la Cour des comptes. L’Assistance sociale directe (ASD) a nécessité à elle seule un financement total de 18,54 milliards de dirhams (MMDH) en près d’un an.
La Cour des comptes vient de présenter son rapport pour l’année 2023, fournissant des données sur la généralisation de la protection sociale qui est l’un des grands chantiers lancés par le Roi. « Même si des progrès considérables ont été accomplis, sa mise en œuvre se heurte à certains défis »le rapport noté au début.
Il s’agit de développer de meilleurs outils de ciblage des catégories de bénéficiaires, de contrôler le nombre de catégories soutenues par l’État, de diversifier les sources de financement pour alléger la pression sur le budget de l’État, de développer et d’améliorer les structures de santé publique, tout en mettant en place des mécanismes de lutte contre les vulnérabilités par la substitution de l’aide. pour le revenu.
La Cour a recommandé au Chef du gouvernement d’activer toutes les autorités impliquées dans la gestion du système de protection sociale, de mobiliser et de diversifier les sources de financement durables, de développer et de renforcer les structures de santé publique, de suivre l’impact de l’assistance sociale directement sur les bénéficiaires et de coordonner les actions sociales. politique de protection sociale avec d’autres politiques économiques et sociales.
Parmi les chiffres relatifs à ces aides de l’État, réparties en deux, à savoir l’assurance maladie de base obligatoire (AMO) et l’assistance sociale directe (ASD), la Cour a constaté que les pouvoirs publics se sont concentrés sur la préparation des outils nécessaires à la mise en œuvre de la protection sociale. système juridique et le renforcement de l’arsenal juridique régissant ce système en général.
Concernant la généralisation de l’AMO, après la promulgation des textes législatifs et réglementaires, le nombre d’assurés a atteint 1,68 million au 10 septembre 2024, soit 56% de la population cible de ce plan. Cette catégorie comprend les professionnels, les travailleurs indépendants et les indépendants exerçant une activité libérale.
“Or, le nombre d’assurés majeurs ayant des droits ouverts ne dépasse pas 1,2 million, et le taux de recouvrement des cotisations dues n’est que d’environ 37%, ce qui affecte l’équilibre financier du système”, déplore la Cour.
Concernant l’AMO pour personnes handicapées (AMO TADAMON), entre décembre 2022 et fin septembre 2024, le nombre d’assurés principaux a dépassé 4,05 millions et le montant des transferts de l’Etat à la Caisse Nationale de Sécurité Sociale (CNSS) s’est élevé à 15,51 milliards de dirhams. .
Environ 74 % des dépenses de santé de ce plan sont allées au secteur privé, note le document. Quant à l’AMO des personnes pouvant cotiser mais n’exerçant aucune activité rémunérée ou non (AMO CHAMIL), environ 133 000 personnes y sont inscrites, dont 67% ont des droits ouverts.
Et en ce qui concerne les aides sociales directes, dont la mise en œuvre a débuté en décembre 2023, le nombre de familles bénéficiaires s’est élevé à 4,18 millions jusqu’en septembre 2024. Parmi celles-ci, 2,36 millions bénéficient d’allocations familiales et 1,55 millions de chèques forfaitaires.
Le nombre de bénéficiaires de l’aide à la rentrée scolaire s’élève à 1,78 millions de familles, indique le document, ajoutant que cette aide est répartie entre 1,66 million d’élèves du primaire, 959.000 élèves des écoles primaires universitaires et 438.000 élèves des lycées.
Enfin, depuis le début de la mise en œuvre de l’aide sociale directe jusqu’au 10 octobre 2024, le coût global a atteint 18,54 milliards de dirhams, a précisé l’institution, soulignant que les aides dédiées aux orphelins et aux enfants abandonnés dans les institutions de protection sociale sont en cours de mise en œuvre.