Même si le service postal de Postes Canada peut reprendre lundi après des semaines de grève, il est déjà trop peu, trop tard pour les cadeaux de Noël et les festivités de nombreuses familles québécoises.
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«C’est mal géré depuis un mois», a déclaré au bout du fil Marie-Chantal Amesse, une habitante de Rouyn-Noranda, en Abitibi-Témiscamingue.
Comme beaucoup de Québécois, cette maman de 46 ans a vu son - des Fêtes gâché par les négociations entre Postes Canada et ses employés.
Une famille de Rouyn-Noranda a renoncé à un voyage tant attendu au Mexique, après trois années de sacrifices. Sur la photo : Marie-Chantal Amesse, 46 ans, Ahmed Zouak, 43 ans, Malek Zouak, 8 ans, Sophia Zouak, 4 ans.
Photo fournie par Marie-Chantal Amesse
Mme Amesse et son compagnon ont économisé depuis trois ans pour pouvoir voyager. Ils avaient choisi de passer du - sous le soleil du Mexique pour les vacances.
Fin octobre, ils ont envoyé une demande pour obtenir les passeports de leurs enfants âgés de 4 et 8 ans. Tout devait être envoyé par courrier, mais le conflit de travail a éclaté.
Grosse déception…
« C’est quand même une déception pour mes enfants, pour qui ce devait être le premier voyage. C’était décidément beaucoup de stress pour toute la famille», raconte Marie-Chantal Amesse, qui «heureusement» n’avait pas encore réservé.
“Je trouve consternant que les papiers gouvernementaux n’aient pas été restitués ou que le gouvernement n’ait pas pris un autre transporteur”, déplore-t-elle.
Devant le mécontentement de la population, le gouvernement fédéral est finalement intervenu hier pour ordonner le retour au travail à Postes Canada, même si les négociations se poursuivent.
«Les Canadiens ne peuvent pas continuer à subir les conséquences de cette impasse», a déclaré le ministre fédéral du Travail Steven MacKinnon lors d’une conférence de presse.
Photos Agence QMI, Joël Lemay, and Guillaume St-Pierre
Le mal est cependant déjà fait, ont confirmé les citoyens interrogés par La Revuealors qu’ils continuaient leurs achats.
Sarah Coblentz espérait envoyer à sa famille en France de jolis colis, comme des tasses et des tuques à l’effigie de Montréal, ainsi que du sirop d’érable.
« J’avais déjà prévu ça depuis longtemps. Je voulais les déposer il y a trois semaines, mais je n’ai pas pu [à cause de la grève] », a raconté la femme qui faisait ses emplettes dans un magasin de jouets de l’avenue du Mont-Royal.
«Je vais en vivre un autre [entreprise] parce qu’il est certain que cela n’arrivera pas à - », affirme Mme Coblentz.
Plusieurs Montréalais ont pris soin d’éviter les mauvaises surprises. Pour Constance Callies, rencontrée chez Joubec, c’est par exemple l’occasion d’aller acheter les articles soi-même, en succursale.
« Je suis vraiment un homme d’affaires local, j’aime les encourager », explique le résident du Plateau-Mont-Royal.
…et du soulagement
Certaines entreprises ont également poussé un soupir de soulagement face à l’annonce du gouvernement Trudeau.
«Sur le plan opérationnel, cela nous aidera sûrement», affirme Aude Meunier-Rochon, responsable des communications de la librairie Pantoute de Québec.
« Cela a eu un impact significatif sur ce que nous sommes en mesure de livrer, en termes de commandes », note-t-elle.
Le Syndicat des travailleurs et travailleuses des postes (STTP) a critiqué le départ d’Ottawa.
«C’est une extrême déception», a déclaré le porte-parole Yannick Scott à TVA Nouvelles.
– Avec la collaboration de Gabriel Côté
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