Le travail humanitaire n’est pas menacé
Les députés de tous bords ont condamné les « atrocités » du 7 octobre 2023, qui ne doivent pas rester sans conséquences. Mais pour Fabian Molina (PS/ZH), la solution à deux Etats doit rester l’objectif. La Suisse doit conserver une certaine marge de manœuvre et pouvoir entrer en contact avec tous les acteurs du conflit. Fabien Fivaz (Vert-es/NE) a également évoqué le rôle à jouer de la Suisse dans la reconstruction de la bande de Gaza.
La gauche a cherché à limiter la portée de l’interdiction, afin de ne pas entraver le travail des organisations actives notamment dans la promotion de la paix et l’aide humanitaire.
La définition trop vague du soutien au Hamas avait conduit le canton de Genève, le PLR, des partis de gauche et des ONG à demander que les exceptions à la sanction soient plus explicites, afin d’exclure le travail humanitaire. Le Conseil fédéral n’avait pas entendu ces doléances.
Ces activités ne seront pas punies, a assuré le ministre de la Justice Beat Jans, notant que des exceptions figurent dans le projet. Il a été suivi. Les organisations servant de couverture au Hamas, celles qui en émanent, ainsi que les organisations et groupes qui agissent sur ses ordres ou en son nom sont également visées par le projet.
Comme il l’a écrit -ce projet de loi, dont le Conseil fédéral espère qu’il sera utile à « la promotion des droits de l’homme et à la coexistence pacifique des peuples », constitue un marqueur à long terme de la politique étrangère suisse. Un « lourd précédent », selon l’Appel de Genève, une organisation humanitaire visant à protéger les civils dans les conflits armés, par lequel « la Suisse s’éloigne de sa pratique historique de ne pas tenir de listes « noires » d’organisations terroristes au-delà de celle assumée par la sécurité des Nations Unies. Conseil. Avec cette conséquence : « L’avantage diplomatique certain dont jouit actuellement la Suisse par rapport à tous ses voisins […] serait définitivement perdu.
Le Conseil fédéral avait déjà décidé le 11 octobre 2023 de qualifier le Hamas d’organisation terroriste, à la suite des attentats du groupe islamiste. Les deux Chambres ont déjà adopté chacune en décembre 2023 deux motions visant également à interdire le Hamas.