Des accords ?
Dimanche, quelques heures seulement après l’annonce de la chute du régime d’Al-Assad, le ministère russe des Affaires étrangères a annoncé dans un communiqué que ces deux bases militaires avaient été placées en état d’alerte maximale. Plus tard dans la journée, une Source du Kremlin a indiqué qu’un accord avait été conclu avec le HTC pour assurer la sécurité des bases militaires russes et des institutions diplomatiques en Syrie. “Ces éventuels accords pourraient peut-être aussi expliquer la passivité des Russes face à l’avancée des rebelles”, explique Mme Wilen.
Mais depuis lundi, diverses images satellite de la région semblent indiquer un retrait rapide et massif des troupes russes. “Les Syriens ne peuvent pas oublier du jour au lendemain que les Russes ont permis à Bachar al-Assad de se maintenir au pouvoir en bombardant les positions rebelles et les civils. Le nouveau pouvoir ne pourra pas permettre aux Russes de rester en Syrie. C’est impossible. Moscou devra trouver une autre route pour rejoindre l’Afrique et ce ne sera pas facile.assure le diplomate africain.
Les attaques israéliennes de ces dernières heures contre les bases militaires du régime mais aussi contre les positions tenues par les alliés du régime syrien (Iran et Russie) ont pratiquement enterré les espoirs de Moscou. Plus de 300 attaques aériennes ont été recensées par l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH).
Syrie : une chute promise mais des incertitudes prometteuses
Départ précipité et coûteux
Une évacuation urgente des troupes et du matériel russes semble donc en cours. Et ce départ précipité pèsera sur le budget du ministère russe de la Défense qui doit recharger des dizaines de véhicules blindés, des hélicoptères et des milliers d’hommes. Une autre préoccupation est que la route maritime la plus courte est fermée au niveau du Bosphore à la suite de la guerre en Ukraine. Les avions cargo devront parcourir des milliers de kilomètres supplémentaires car les espaces aériens turc et irakien leur sont fermés. ils devront passer par l’Arabie Saoudite et l’Iran, un itinéraire au moins trois fois plus long. Mais la Russie n’a pas le choix si elle ne veut pas que ses équipements tombent entre les mains des nouveaux maîtres syriens.
La défaite du régime d’Al-Assad coûtera donc très cher à Moscou et risque d’affaiblir ses positions financièrement avantageuses en Afrique, tout en redistribuant les cartes au Sahel. “Le régime malien n’a peut-être pas besoin du système Wagner pour se maintenir au pouvoir, mais il est indispensable pour lutter contre les Touaregs et les jihadistes. Souvenez-vous de la reconquête de la ville de Kidal. Ce sont les hommes de Wagner qui sont en première ligne. Ils ont même hissé le drapeau de Wagner avant qu’il ne soit démonté et remplacé par les couleurs maliennes.»poursuit Nina Wilen, qui rappelle que les troupes russes sont directement impliquées dans les combats. Un affaiblissement de leurs capacités au Mali pourrait renforcer les mouvements indépendantistes et jihadistes dans le nord malgré la perte la semaine dernière d’au moins sept dirigeants séparatistes, quelques heures seulement après la création d’une union entre différents mouvements indépendantistes de la région nord du Mali (Azawad). ).