Le sort cruel d’une jeune femme autiste, enfermée depuis six ans dans une prison vaudoise

Publié le 9 décembre 2024 à 06h59. / Modifié le 9 décembre 2024 à 07h03.

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Lola, presque 30 ans, souffre de troubles du spectre autistique, de retard mental et d’anxiété persistante.
Enfermée six ans dans une prison du canton de Vaud, elle est régulièrement punie et envoyée en cellule fortes en raison de son comportement incontrôlé.
Les parents sont indignés de cette incarcération qui aggrave l’état psychologique de leur fille et exigent qu’un établissement spécialisé soit enfin trouvé pour sa prise en charge.

Dans la voix de ce père, de la douleur, de l’impuissance et surtout de la révolte. Depuis six longues années, sa fille aînée, on l’appellera Lola, est enfermée à la prison de La Tuilière, à Lonay (VD), alors qu’elle souffre d’un trouble autistique marqué, d’un retard mental et d’une anxiété généralisée. La jeune femme a écopé d’une peine d’un an et du redoutable « 59 », comme on dit dans le jargon, en référence à l’article du Code pénal. C’est cette fameuse mesure thérapeutique institutionnelle qui n’a pas vraiment de durée maximale et qui peut être renouvelée tant que les soins prodigués sont jugés capables de réduire le risque de récidive. Ce que les germanophones appellent aussi « le petit internement ».

Pour Lola, comme pour de nombreux détenus souffrant de graves troubles mentaux, l’exécution de cette mesure, au lieu de se dérouler dans un établissement spécialisé, s’est transformée en un long tunnel carcéral dont personne ne voit le bout. Ce manque de recul est devenu insupportable pour ses parents : « Nous sommes choqués. En raison de son handicap, notre fille doit faire face à des soignants et non à des superviseurs. Son état se détériore alors que le but de cette mesure est de s’améliorer.