Le 3 octobre, elle envoie sa candidature. Il débute le 7 octobre et se présente aux étudiants le 9 octobre.
Mais elle a à peine le - de prendre ses marques que tout s’arrête le 4 novembre : c’est le début des vacances de la Toussaint pour les étudiants et la sortie définitive pour les retraités. “La veille du début des cours, le secrétaire m’envoie un mot de la Segec et de la Province. Je ne peux pas être embauché car le français ne manque pas cruellement ! Et, cerise sur le gâteau, je ne serai pas rémunéré pour les deux semaines de cours que j’ai données ni les deux semaines de vacances d’automne que j’ai passées à préparer les cours. Et les élèves se retrouvent sans professeur ! Je suis dégoûté !» lâcha-t-elle violemment.
« En tant qu’institutrice depuis 17 ans, je constate que les enfants les plus grossiers et irrespectueux détiennent le pouvoir »
Des titres en grave pénurie
Concrètement, un titre en forte pénurie permet de se tourner vers des enseignants retraités. Selon la liste des fonctions en forte pénurie pour l’année scolaire 2024-2025 pour la zone Brabant wallon, les cours d’espagnol, de français langue étrangère, de japonais, de néerlandais, de philosophie et de citoyenneté ainsi que les sciences en immersion linguistique (néerlandais) sont les plus difficiles à assurer en raison du manque d’enseignants disponibles. Dans l’enseignement secondaire, le français est rare, nous dit l’administration. Cela permet de recruter un professeur retraité jusqu’à 67 ans.
« Ce sont des règles stupides. Nous devons donner plus de latitude à la direction. Tant que la personne est disponible, possède les qualifications nécessaires et est en bonne forme physique, pourquoi refuser ? Nous ne nous soucions pas des enfants et des parents !ne vous fâchez pas Chantal Morange.
Le problème du « parent roi » inquiète de plus en plus les enseignants
-« Un monde d’absurdité »
Le directeur l’assure, l’arrivée de Chantal Morange était une “aubaine” malgré ses recherches dès la rentrée de septembre. “C’est le problème. Malgré les messages sur les réseaux sociaux et la consultation hebdomadaire de la base de données PRIMOWEB, je n’ai trouvé personne. déclare le réalisateur, extrêmement frustré. “Je n’ai pas trouvé de remplaçante, ni avant ni après Mme Morange. Les étudiants ont donc passé près de 3 mois dans la salle d’étude et n’ont pas vu le matériel.
La seule personne disponible mais refusée pour une question d’étiquette qui ne reflète pas la problématique constatée sur le terrain, ça ne marche pas. “Quand on trouve un professeur (et un bon !), on ne peut pas le garder sous prétexte qu’il n’enseigne pas dans une discipline en « grave » pénurie, mais juste en « grave » pénurie. Le résultat est le même : il n’y a pas de professeur !réagit le réalisateur.
« Nous avons le bon professeur. Peut-être que le titre ne manque plus cruellement, mais alors où sont les professeurs ?enrages Chantal Morange. “Bienvenue dans le monde de l’absurdité ! Il y avait des examens pour préparer : le CE1D pour le secondaire 2. »
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