Sous pression et sous enquête, le président sud-coréen s’accroche

Sous pression et sous enquête, le président sud-coréen s’accroche
Sous pression et sous enquête, le président sud-coréen s’accroche
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Keystone-SDA

Le président conservateur sud-coréen Yoon Suk-yeol, sous pression et sous enquête, s’est accroché au pouvoir jeudi, après l’échec de sa tentative d’imposer la loi martiale. Son parti a annoncé qu’il s’opposerait à la motion de destitution qui doit être votée samedi.

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05 décembre 2024 – 06:57

(Keystone-ATS) À la stupéfaction générale, le président sud-coréen a déclaré la loi martiale mardi soir et a tenté de museler le Parlement en y envoyant l’armée, avant de faire volte-face six heures plus tard sous la pression des députés et des manifestants.

Six partis d’opposition ont déposé mercredi une requête en impeachment, accusant le leader d’avoir « gravement violé la constitution et la loi ». Cette motion sera mise aux voix samedi à 19h00 (11h00 en Suisse), selon l’agence de presse Yonhap.

Le président, déjà très impopulaire avant son arrivée au pouvoir, fera également l’objet d’une enquête policière pour « rébellion », a annoncé jeudi la police sud-coréenne.

Majorité des deux tiers

Selon un sondage publié mercredi par l’agence Realmeter, plus de sept Sud-Coréens sur dix (73,6%) soutiennent la demande de destitution, contre 24% qui se disent opposés et 2,4% qui n’ont pas d’opinion.

L’opposition dispose d’un total de 192 sièges sur 300 au Parlement, les 108 autres députés appartenant au Parti conservateur du pouvoir populaire (PPP) de M. Yoon. La motion doit être adoptée à la majorité des deux tiers, la défection d’au moins huit députés du parti présidentiel est donc nécessaire pour provoquer la chute de M. Yoon.

Jeudi, le leader du PPP au Parlement, Choo Kyung-ho, a affirmé que son parti voterait contre. “Les 108 députés du Parti du pouvoir populaire resteront unis pour rejeter la destitution du président”, a-t-il déclaré à la presse.

M. Choo a toutefois ajouté qu’il avait demandé à M. Yoon de quitter la fête. Le PPP « n’essaie pas de défendre la loi martiale inconstitutionnelle du président », a-t-il assuré.

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Si la motion est adoptée, M. Yoon sera suspendu de ses fonctions en attendant la confirmation de sa révocation par la Cour constitutionnelle. Si les juges donnent leur feu vert, il quittera le pouvoir et une nouvelle élection présidentielle devra être organisée d’ici 60 jours.

Plainte pénale

Le Parti démocrate, principale force d’opposition, a annoncé le dépôt d’une plainte contre le président pour « rébellion », un crime théoriquement passible de la peine de mort, qui n’est plus appliqué en Corée du Sud depuis 1997.

M. Yoon n’est pas apparu en public depuis son dernier discours à la télévision nationale, mercredi à l’aube, pour annoncer la levée de la loi martiale qu’il avait déclarée la veille au soir. Son secrétariat a indiqué qu’il ne s’exprimerait pas jeudi.

En revanche, le ministre de la Défense Kim Yong-hyun a démissionné, a annoncé la présidence. D’autres proches du président, dont le ministre de l’Intérieur Lee Sang-min, restent en revanche à leur poste.

Mercredi, des milliers de Sud-Coréens ont manifesté à Séoul pour exiger le départ du président. D’autres rassemblements sont prévus jeudi. “Notre démocratie sera piétinée si nous laissons M. Yoon au pouvoir encore un moment”, a déclaré Park Su-hyung, 39 ans.

« Dictature législative »

Dans un contexte de difficultés pour l’adoption du budget 2025, le président a justifié ce coup de force en affirmant vouloir « éliminer les éléments hostiles à l’État » et « protéger la Corée du Sud libérale des menaces que représentent les forces communistes nord-coréennes ». « .

M. Yoon, élu de justesse en 2022 et qui n’a jamais obtenu de majorité au Parlement, a pointé du doigt une “dictature législative” et accusé les élus de l’opposition de bloquer “tous les budgets essentiels aux fonctions premières de la nation”.

Malgré la fermeture du Parlement par des centaines de militaires et de policiers, 190 députés ont réussi à se faufiler dans le bâtiment dans la nuit de mardi à mercredi, parfois en escaladant les grilles, et à tenir une séance extraordinaire.

Ils ont voté à l’unanimité une motion appelant à la levée de la loi martiale, tandis que leurs assistants ont empêché les soldats d’entrer dans la salle en barricadant les portes avec des canapés et tous les meubles sur lesquels ils pouvaient mettre la main. .

Le président a finalement cédé aux pressions, abrogeant la loi martiale mercredi à l’aube. Il ordonna aux troupes de regagner leurs casernes, mais il ne démissionna pas.

 
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