Le géant français de l’uranium Orano annonce avoir perdu le contrôle de sa filiale au Niger au profit du régime militaire

Le géant français de l’uranium Orano annonce avoir perdu le contrôle de sa filiale au Niger au profit du régime militaire
Le géant français de l’uranium Orano annonce avoir perdu le contrôle de sa filiale au Niger au profit du régime militaire

Nouvelle illustration des tensions entre le régime militaire du Niger et l’ancienne puissance coloniale française. Le spécialiste français de l’uranium Orano a affirmé mercredi 4 décembre que les autorités nigériennes ont « a pris le contrôle opérationnel » de sa filiale minière au Niger, nouvel épisode de bras de fer avec la junte au pouvoir dans ce pays du Sahel.

La Somaïr, Société des mines de l’Aïr, est détenue à 63,4% par Orano et à 36,6% par l’État du Niger. Mais dans son communiqué, Orano prévient que « les décisions prises lors du conseil d’administration de la [Somaïr] ne sont plus appliquées et, en effet, Orano constate aujourd’hui que les autorités nigériennes ont pris le contrôle opérationnel..

Le régime militaire arrivé au pouvoir par un putsch en juillet 2023 a fait de la souveraineté sa priorité, notamment sur la question de son uranium. En juin, le régime a d’abord retiré à Orano le permis d’exploitation du méga-gisement d’Imouraren et ses réserves estimées à 200 000 tonnes. Puis fin octobre, Orano a annoncé que sa filiale allait “suspendre” sa production à partir du 31 octobre, faute de courant “continuer à travailler” dans le pays.

Le 12 novembre, le conseil d’administration de la Somaïr a approuvé la suspension des dépenses liées aux activités d’extraction. Mais quelques jours plus tard, une délégation de conseillers du régime se rendait dans les mines de Somaïr, au nord du Niger, pour inciter les agents à poursuivre l’exploitation. Au total, 1 150 tonnes de concentré d’uranium provenant des stocks de 2023 et 2024, soit près de la moitié de la production annuelle moyenne du site, sont actuellement bloquées, avec une valeur marchande estimée à “200 millions d’euros”selon le groupe dont le capital est détenu à 90% par l’Etat français.

« C’était prévisible et c’est vraiment une bonne chose puisque l’Etat du Niger affirme véritablement sa souveraineté sur ses richesses minières. Quiconque contreviendra s’exposera à la colère des autorités et à la rigueur de la loi »a réagi auprès de l’AFP Alhassane Barka, acteur de la société civile d’Agadez (nord), actif sur les dossiers de l’uranium.

L’uranium pourrait cependant intéresser d’autres pays : en novembre, le ministre des Mines du Niger, Ousmane Abarchi, a invité les entreprises russes à venir explorer et exploiter les ressources naturelles du pays. Le Niger fournit 4,7 % de la production mondiale d’uranium naturel, loin derrière le Kazakhstan (45,2 %), selon les chiffres 2021 de l’agence d’approvisionnement d’Euratom (ESA).

 
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