L’armée suisse déploie mercredi des troupes dans le village haut-valaisanais de Saas-Grund, dont une partie a été ensevelie ce week-end par une lave torrentielle. Dans ce genre de cas, «les secours n’arrivent jamais assez vite», analyse son président Bruno Ruppen.
La route cantonale a été dégagée, mais des amas de matériaux mêlés à de la boue recouvrent encore les trottoirs. La poussière vole à chaque passage de voiture. De part et d’autre du Triftbach, la rivière qui a provoqué le torrent de lave, quelques voitures sont à peine visibles sous les amas de gravats, tandis que l’hôtel dans lequel un Allemand a perdu la vie au sous-sol, surpris par la montée rapide des eaux, n’est toujours pas accessible.
« L’armée sera là pour nous aider à déminer cette zone et à travailler sur la partie nord du Triftbach. Ils viennent avec une équipe nombreuse et des machines plus puissantes », explique le président de Saas-Grund, Bruno Ruppen. Il est soulagé que ce soutien arrive enfin, au quatrième jour. « Vous savez, dans ce genre de situation, l’aide n’arrive jamais assez vite », analyse-t-il. Il précise également avoir toujours été en contact avec le canton.
Le village de Saas-Grund, de 3.200 habitants, compte entre 12.000 et 13.000 personnes pendant la saison touristique qui débute vers le 10 juillet. « Un mort, c’est déjà dramatique, mais le bilan aurait pu être bien plus élevé », relève également Bruno Ruppen.
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« Encore des mois »
Samedi vers 23 heures, le Triftbach est sorti de son lit, emportant sur son passage arbres, rochers et boue. En quelques minutes, environ 100.000 m3 de gravats, soit l’équivalent de 10.000 camions pleins, se sont déversés dans le village, a estimé mercredi le président dans La Matinale sur la RTS.
« Nous avons déjà déblayé des milliers de mètres cubes, pompé l’eau des maisons et des caves. Nous avons bien avancé, mais nous sommes loin d’avoir terminé, cela va prendre des mois », explique Bruno Ruppen. Sur place, une centaine de personnes sont mobilisées depuis dimanche pour sortir le village de la boue. Parmi elles, des pompiers et des agents de la protection civile, mais aussi des entreprises et des habitants.
Le président estime les dégâts entre 50 et 100 millions de francs. Cela concerne principalement les bâtiments et les infrastructures routières. Le réseau d’eau potable et les égouts n’ont pas été touchés. Et 80% de la commune a accès à l’électricité, énumère-t-il également.
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ats/exercice
