Le Premier ministre canadien Justin Trudeau s’est rendu vendredi en Floride pour rencontrer Donald Trump, qui a suscité l’inquiétude des voisins des États-Unis en les menaçant d’une augmentation drastique des droits de douane.
Lundi, le président élu a déclaré vouloir imposer des droits de douane de 25 % sur tous les produits importés aux États-Unis au Mexique et au Canada, une annonce qui a ébranlé les deux pays et fait craindre une vaste guerre commerciale.
C’est sans doute pour tenter d’éviter de telles hostilités économiques que Justin Trudeau a effectué vendredi un voyage surprise à West Palm Beach pour rencontrer en personne le prochain président américain, qui revient à la Maison Blanche le 20 janvier.
Une Source gouvernementale canadienne a confirmé à l’AFP qu’il était venu dîner avec Donald Trump à Mar-a-Lago, la résidence du milliardaire.
Le dirigeant canadien n’a pas répondu aux journalistes à son retour à son hôtel après la rencontre.
– Des représailles ? –
Face aux annonces de Donald Trump, le Canada n’a pas tardé à réagir. Ottawa examine désormais la possibilité d’imposer des droits de douane supplémentaires sur certains articles américains en représailles, selon une Source gouvernementale.
Parce que plus des trois quarts des exportations canadiennes en valeur (592 milliards de dollars canadiens ou 400 milliards d’euros) étaient destinées aux États-Unis en 2023. Et en termes d’emploi, près de 2 millions de personnes au Canada dépendent des exportations d’une population d’environ 41 millions d’habitants. habitants.
Vendredi, devant la presse, Justin Trudeau a laissé entendre qu’il n’avait aucun doute sur l’intention de Donald Trump de mettre en œuvre cette augmentation annoncée lors de son arrivée au pouvoir.
«Quand Donald Trump fait de telles déclarations, il a l’intention de les mettre en œuvre», a déclaré le Premier ministre libéral, talonné dans les sondages par son adversaire conservateur à quelques mois des élections canadiennes.
Durant le premier mandat de Trump, les États-Unis ont imposé des droits de douane de 25 % sur les importations d’acier et de 10 % sur les importations d’aluminium, ce à quoi Ottawa a répondu en ciblant certains produits.
Indépendamment de l’accord de libre-échange Canada-États-Unis-Mexique (AEUMC), Donald Trump a fait des droits de douane la colonne vertébrale de sa politique économique durant sa campagne.
– Mexique –
Lundi, l’ancien et prochain président a promis qu’il maintiendrait cette surtaxe « jusqu’à ce que les drogues, notamment le fentanyl, et tous les immigrants illégaux stoppent cette invasion de notre pays !
Il s’est entretenu mercredi avec la présidente mexicaine Claudia Sheinbaum, mais leur appel téléphonique a donné lieu à des interprétations divergentes.
L’Américain a assuré que son homologue avait accepté de “stopper l’immigration clandestine” vers les Etats-Unis. Mais Mme Sheinbaum l’a contredit, rappelant que la position du Mexique “n’est pas de fermer les frontières”.
Elle a également menacé d’augmenter à son tour les tarifs douaniers mexicains sur les produits américains, déplorant que cette guerre commerciale menace la compétitivité, l’inflation et l’emploi en Amérique du Nord.
Dès son départ, Joe Biden a jugé « contre-productives » les déclarations de Donald Trump. Ces pays voisins sont des « alliés », a déclaré jeudi le président américain, et « la dernière chose que nous devrions faire est de commencer à gâcher ces relations ».
Donald Trump a par ailleurs annoncé lundi vouloir augmenter de 10 % les droits de douane sur les produits en provenance de Chine.
Depuis qu’il a battu la démocrate Kamala Harris aux urnes le 5 novembre et sans attendre son investiture le 20 janvier à Washington, Donald Trump a reçu plusieurs responsables chez lui en Floride : le secrétaire général de l’Otan Mark Rutte, le patron du Meta Mark Zuckerberg et le président argentin Javier. Milei.