Le drame s’est produit vers 20 heures dans le commerce O Mini Prix, situé sur la route Bégin, dans la région de Bellechasse. Les deux victimes, employées de ce magasin de vêtements à bas prix pour ouvriers, étaient seules sur les lieux. L’entreprise était ouverte au moment du drame, mais s’apprêtait à fermer.
«L’hypothèse privilégiée est un vol qui a mal tourné», indique Béatrice Dorsainville, porte-parole de la Sûreté du Québec (SQ).
Un individu se serait introduit par effraction dans l’entreprise dans le but de commettre un vol. Il aurait alors tiré des coups de feu avant de s’enfuir à pied.
Une femme de 32 ans a été déclarée morte sur place. Une femme de 25 ans a été grièvement blessée, mais ses jours ne sont pas en danger. Selon nos informations, elle a reçu une balle dans la tête, mais elle était consciente lorsqu’elle a été transportée à l’hôpital.
Un suspect en fuite
Vendredi, le suspect était toujours activement recherché. Dans un communiqué, la municipalité de Saint-Anselme annonce qu’il y aura une « présence policière accrue » au cours des prochains jours. “Un poste de commandement est présent à proximité des lieux et plusieurs policiers patrouillent dans le secteur.”
La Division des crimes majeurs de la SQ mène l’enquête. Santé mentale, crime organisé, argent… toutes les hypothèses sont sur la table en ce moment.
Des techniciens se sont rendus sur place vendredi pour recueillir des preuves. Plusieurs témoins ont également été rencontrés par les enquêteurs.
Béatrice Dorsainville, spokesperson for the Sûreté du Québec, takes stock. (The Sun, Victoria Baril)
Pourquoi cette affaire ?
Citoyens consultés par Le Soleil Vendredi, nous sommes tous sous le choc.
« C’est inquiétant », constate un employé du gymnase situé tout près de l’entreprise. « Je me dis que nous étions ouverts hier soir. Il aurait pu venir ici à la place. L’homme se demande pourquoi le suspect n’a pas ciblé un endroit connu pour avoir beaucoup d’argent, comme une banque.
A côté, un mécanicien pose les mêmes questions. «Cela nous touche certainement. C’était un monde calme, sans incident. Difficile d’expliquer pourquoi le voleur aurait volé ce fond de commerce. Il n’y a probablement pas beaucoup d’argent dans la boîte. La majorité des clients paient désormais par carte », explique-t-il.
Les municipalités de Frampton et de Saint-Malachie, situées tout près de Saint-Anselme, ont récemment été le théâtre d’événements violents liés au crime organisé.
Face à cette hausse de la criminalité dans leur région, de nombreux citoyens changent leurs habitudes. « Avant, rien ne se passait ici. Mais là, on barre nos portes, on fait attention», témoigne un aîné qui habite Saint-Anselme depuis 76 ans.
« Cela va bouleverser la région »
Le maire de Saint-Anselme, Yves Turgeon, a tenu à visiter les lieux vendredi matin. « C’est terrible. C’est tellement gratuit. Ce sont des gens que je connais. Tout le monde va bien à Saint-Anselme. Mais ces gens étaient peut-être meilleurs, si dévoués… et jeunes », a-t-il déclaré au journal télévisé. Soleil avec émotion.
Pour une municipalité d’environ 4 000 habitants comme Saint-Anselme, un tel drame a des répercussions majeures. « Ici, tout le monde se connaît. Si ce ne sont pas des liens familiaux, ce sont des liens d’amitié. Cela va bouleverser la région», déplore-t-il.
Le 17 octobre, une vaste opération policière est déployée pour un homme barricadé en crise à Saint-Anselme. Ces deux événements rapprochés inquiètent les commerçants et les citoyens rencontrés Le Soleil.
Le maire constate une augmentation des problèmes de santé mentale au sein de sa population. « C’est un phénomène qui touche toutes les communes depuis plusieurs années maintenant. Nous en voyons de toutes sortes. Cette fois, bien sûr, c’est le sommet. “C’est quelque chose qui nous inquiète beaucoup”, a-t-il déclaré.
Même si le tireur est toujours en fuite, le maire se veut rassurant. « La situation, je pense qu’elle est sous contrôle. La Sûreté du Québec est là. On connaît un peu le mobile, c’était un vol. Je pense qu’il est pourchassé pour le moment. Il ne peut pas être très actif», croit Yves Turgeon.