Le président de la Fédération nationale des syndicats agricoles (FNSEA) Arnaud Rousseau et le président du Syndicat des jeunes agriculteurs (JA) Pierrick Horel arrivent pour une rencontre avec la ministre de l’Agriculture Annie Genevard à Paris, le 29 novembre 2024 (AFP/Anne -Christine POUJOULAT)
Le syndicat agricole majoritaire FNSEA, qui a annoncé vendredi de nouvelles manifestations pour les 9 et 10 décembre, demande aux députés de mesurer les « conséquences » de la censure gouvernementale, qui ralentirait encore davantage la concrétisation des promesses obtenues.
Vendredi matin sur RMC, le président de la FNSEA Arnaud Rousseau a annoncé de nouvelles « actions », « partout en France », les 9 et 10 décembre.
Il s’agit de la troisième (et normalement dernière) phase de la mobilisation initiée depuis la mi-novembre autour de trois thèmes : opposition à la conclusion d’un accord de libre-échange entre l’UE et les pays du Mercosur, dénonciation des « obstacles » à l’exercice du pouvoir. profession (restrictions sur les pesticides ou construction de réserves pour l’irrigation) et pression pour obtenir de meilleurs revenus.
Les nouvelles manifestations se dérouleront donc “autour du revenu, autour du rapport au prix de nos produits, notamment dans le cadre du début (…) des négociations avec les distributeurs”, a expliqué Arnaud Rousseau.
Les négociations commerciales annuelles entre les enseignes de la grande distribution et leurs fournisseurs de l’industrie agroalimentaire (Danone, Bigard…) démarrent. Ils doivent être conclus avant le 1er mars.
« Ce sera le lundi et le mardi de cette semaine [9 et 10 décembre, NDLR]avec l’objectif que nous puissions conclure notre cycle (de manifestations) par une rencontre avec le Premier ministre (…). Nous avons besoin de résultats concrets », a-t-il ajouté.
Des pancartes avec des noms de villes ont été abandonnées par des agriculteurs lors d’une manifestation contre l’accord commercial UE-Mercosur, à Metz, le 29 novembre 2024 (AFP / Jean-Christophe VERHAEGEN)
Le dirigeant syndical n’a pas caché sa crainte d’assister d’ici là à une censure du gouvernement de Michel Barnier par l’Assemblée nationale.
« Depuis presque un an, (…) nous avons obtenu un certain nombre de choses. Mais la dissolution et la menace qui pèse aujourd’hui sur le gouvernement laissent penser qu’un certain nombre d’avancées annoncées ne seront pas forcément au rendez-vous. C’est le cas par exemple des prêts de trésorerie sur lesquels le ministre. [de l’Agriculture, Annie Genevard] “J’ai fait des annonces il y a trois semaines”, a déclaré Arnaud Rousseau.
Dans un message sur
Il a plaidé pour la « stabilité ».
– “Pas durable” –
Michel Barnier et Annie Genevard sont issus des rangs de LR et donc d’une droite historiquement sensible aux revendications du syndicat majoritaire et de son allié Jeunes agriculteurs (JA).
“S’il faut encore attendre qu’un prochain gouvernement ait des décisions, pour nous, ce n’est pas tenable”, a déclaré M. Rousseau sur RMC.
Après leur mouvement hivernal, les agriculteurs ont obtenu des engagements gouvernementaux, restés en suspens en raison de la dissolution de l’Assemblée nationale.
Manifestation paysanne à Rodez (Aveyron), le 27 novembre 2024 (AFP / Matthieu RONDEL)
Les syndicats agricoles ont relancé mi-novembre un mouvement de protestation, en ordre dispersé à l’approche de leurs élections professionnelles, mais avec en commun la revendication de meilleurs revenus et l’opposition au projet d’accord de libre-échange. Échange UE-Mercosur.
Annie Genevard, qui a reçu vendredi la FNSEA-JA, puis la Modef et la Coordination rurale (CR), doit faire des “annonces sur la simplification pour les agriculteurs” lors d’un déplacement dans le Loiret samedi matin.
“Ce que nous attendons, c’est un engagement ferme et écrit du Premier ministre pour dire que tout ce qui sera appliqué demain aux agriculteurs et aux exploitations agricoles françaises ne sera pas surtransposé par rapport à l’Europe”, c’est-à-dire plus exigeant que communautaire. réglementation, a déclaré à l’AFPTV la présidente du CR, Véronique Le Floc’h, à sa sortie du ministère.
La Confédération paysanne, qui réclame également de meilleurs revenus et des simplifications administratives sans toutefois contester les normes et leur contrôle, sera reçue « dans les prochains jours ».
Les élections professionnelles, prévues en janvier, créent des tensions supplémentaires. Le CR entend briser l’hégémonie de l’alliance FNSEA-JA, qui préside aujourd’hui la quasi-totalité des chambres d’agriculture.
La semaine dernière, un déplacement du président de la FNSEA Arnaud Rousseau dans le Lot-et-Garonne a été perturbé par des militants du CR, où cette organisation coutumière d’actions coup de poing est majoritaire.