La devra fermer ses bases au Sénégal, a déclaré à l’AFP le président sénégalais

La devra fermer ses bases au Sénégal, a déclaré à l’AFP le président sénégalais
La France devra fermer ses bases au Sénégal, a déclaré à l’AFP le président sénégalais

La devra fermer ses bases au Sénégal, a déclaré à l’AFP le président sénégalais

Le président sénégalais Bassirou Diomaye Faye a déclaré jeudi que la France devra fermer ses bases militaires au Sénégal, dans un entretien à l’AFP dans lequel il évoque la réélection de Donald Trump et les relations avec la Russie.

Q : « Allez-vous présider dimanche les commémorations des événements de Thiaroye et exigerez-vous la reconnaissance du massacre par la France ?

R : « J’ai reçu aujourd’hui une lettre du président Emmanuel Macron dans laquelle il reconnaît très clairement qu’il s’agit d’un massacre, sans ambiguïté sur les termes. En ce sens, un grand pas a été franchi. La France collabore parfaitement (…) à l’exploitation des archives qui n’ont pas encore été ouvertes et nous pensons faire un pas de géant pour révéler la vérité sur les circonstances de ce massacre.

Q : « Le Sénégal va-t-il demander réparation ?

R : « Ces braves gens ont été massacrés sans armes et leur seul tort a été de réclamer les avantages financiers auxquels ils avaient droit, comme leurs frères d’armes français. Ils n’ont pas eu ces pécules, ils ont eu des balles. Ce n’est pas parce qu’ils ont reçu des balles que ces pécules ne leur sont plus dus.

Q : « Cette reconnaissance nous dispense-t-elle de demander des excuses à la France ?

R : « Reconnaître que nous avons perpétré un massacre doit évidemment avoir pour effet de réparer les torts causés. Sans exagérer, nous pensons que c’est bien sûr ce qui doit suivre. Depuis des années, des décennies, il y a une sorte de silence que nous essayons de mettre en scène pour cet événement.

Nous faisons cet exercice d’inventaire de la vérité pour avoir véritablement un partenariat renouvelé (avec la France), mais qui ne peut se renouveler que dans la vérité et dans l’intégralité de la vérité.

Q : « Considérez-vous que la relation avec la France s’est poursuivie ou interrompue ? Avez-vous pris une décision concernant la présence militaire française et celle des bases françaises au Sénégal ?

R : « Aujourd’hui, la Chine est notre principal partenaire commercial en termes de volume d’investissement et de commerce. La Chine a-t-elle une présence militaire au Sénégal ? Non. Parlons-nous d’une rupture ? Non.

Soixante-cinq ans après notre indépendance, les autorités françaises doivent également envisager un partenariat sans présence militaire, mais qui soit un partenariat riche, un partenariat fructueux, un partenariat privilégié et global comme celui que nous entretenons avec de nombreux autres pays. Le Sénégal est un pays indépendant, c’est un pays souverain et la souveraineté ne permet pas la présence d’une base militaire dans un pays souverain.

Q : « Alors les bases militaires françaises vont fermer ?

R : « Seule la France a une présence comme au Sénégal. La mise à jour de notre doctrine militaire ne se concentre pas uniquement sur la question de la présence militaire, mais va au-delà. Cela nécessite évidemment qu’il n’y ait plus de bases militaires dans aucun pays. au Sénégal, mais impose également d’autres évolutions dans la coopération militaire avec ces différents pays qui entendent toujours la maintenir avec le Sénégal.

Q : « Êtes-vous inquiet du retour de Donald Trump à la Maison Blanche et des risques de nouvelles guerres commerciales ?

R : « J’applaudis le président Donald Trump pour son retour à ce niveau de responsabilité. Le peuple américain a écouté en toute souveraineté sa réélection. Les États-Unis sont un partenaire important pour l’Afrique et le monde en général. Ce n’est pas seulement à ce niveau que l’Afrique peut être affectée par une perturbation des relations commerciales.

L’Afrique fera entendre sa voix chaque fois que l’occasion se présentera pour attirer l’attention des dirigeants mondiaux sur l’impact malheureux des décisions qui seront prises. “Il ne s’agit pas seulement des Etats-Unis, mais aussi d’autres pays impliqués dans des conflits (dont) nous sommes des victimes collatérales.”

Q : « Vous avez récemment parlé avec le président russe Vladimir Poutine. Le Sénégal maintiendra-t-il sa position de neutralité dans le conflit russo-ukrainien ?

R : « Oui, le Sénégal continuera à maintenir sa position de neutralité. Ce en quoi nous croyons, c’est qu’il n’y a pas seulement le camp de la guerre, où nous devons être du côté des agresseurs ou des attaqués – même s’ils doivent être déterminés – mais qu’il doit y avoir un camp pacifiste. Toutes les guerres se terminent finalement autour d’une table de négociations.

Le partenariat entre le Sénégal et la Russie est un partenariat que nous assumons car le Sénégal est un pays souverain et choisit ses partenaires.

Q : « Au vu des résultats de la COP29, avez-vous le sentiment d’une injustice commise par les pays riches envers les pays moins riches ?

R : « C’est vrai parce que nous polluons moins, mais nous souffrons plus que quiconque des défis et des conséquences du changement climatique, le Sénégal étant un pays côtier, je suis très bien placé pour le savoir.

Évidemment, il y a beaucoup d’injustices et ce n’est pas par de petits gestes que nous pourrons réparer les dégâts que cause le changement climatique à cause de ceux qui, depuis la révolution industrielle, sont les principaux pollueurs de ce monde et qui sont à l’origine de tout. ça arrive.

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