Le Tchad rompt les accords de défense avec la , un affront pour Paris

Le Tchad rompt les accords de défense avec la , un affront pour Paris
Le Tchad rompt les accords de défense avec la France, un affront pour Paris
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Le président tchadien Mahamat Idriss Déby à N’Djamena le 23 mai 2024. MOUTA ALI/AP

L’annonce a fait l’effet d’un coup de tonnerre dans la nuit de N’Djamena. Dans un communiqué publié jeudi 28 novembre, quelques heures après la conclusion de la visite au Tchad du ministre français des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, le gouvernement tchadien a déclaré « mettre fin à l’accord de coopération de défense signé avec la République française ».

Cette annonce a surpris tous les observateurs, alors que le ministre et son entourage n’ont rien dévoilé après la rencontre avec le président Mahamat Idriss Déby. “La doit désormais considérer que le Tchad a grandi et mûri, que le Tchad est un Etat souverain et très jaloux de sa souveraineté”, il a simplement indiqué son homologue tchadien, Abderaman Koulamallah, à la fin d’une déclaration commune essentiellement consacrée à la guerre civile soudanaise.

Enregistré par Le Dans la soirée, le chef de la diplomatie tchadienne a assuré que la rencontre s’était déroulée sans incident, qu’il s’agissait d’une décision « soigneusement étudié » et que le choix de la date ne doit rien au hasard puisque le 28 novembre marque le 66e anniversaire de la proclamation de la République au Tchad.

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Koulamallah n’a pas précisé s’il s’agissait d’une décision unilatérale ou prise en concertation avec les autorités françaises – qui n’avaient pas encore réagi tôt vendredi matin. Cette annonce intervient dans un contexte de plus en plus incertain pour l’avenir de la présence militaire française en Afrique. Le même jour, le président sénégalais, Bassirou Diomaye Faye, a déclaré dans un entretien à Mondequ’il “bientôt il n’y aura plus de soldats français” dans son pays. Ces dernières années, l’armée française a été successivement chassée du Mali, du Burkina Faso et du Niger après une série de coups d’État et l’arrivée au pouvoir de juntes hostiles à Paris. Le Tchad se distingue cependant de ces pays du Sahel en assurant cette “Cette décision ne remet en aucun cas en cause les relations historiques et les liens d’amitié entre les deux nations.” La déclaration tchadienne laisse la porte ouverte à « un dialogue constructif pour explorer de nouvelles formes de partenariat ».

Le dernier allié au Sahel

Le coup reste encore dur pour la France, même si le Tchad était son dernier allié au Sahel et le dernier bastion contre l’influence croissante de la Russie, qui a déployé des forces paramilitaires dans plusieurs pays frontaliers. Après le choc provoqué par la visite du président tchadien en janvier à Moscou, où il a été reçu par son homologue Vladimir Poutine, Emmanuel Macron a tenté de réchauffer ses relations avec N’Djamena en envoyant son « envoyé personnel » pour la reconfiguration de l’État. Soldat français du système sur le continent, Jean-Marie Bockel. Ce dernier a alors déclaré son opinion “admiration” pour la transition tchadienne, et assure concernant les troupes françaises au Tchad : « Nous devons rester et, bien sûr, nous resterons. » Lundi, Bockel a présenté au président son rapport appelant à réduire le nombre de troupes déployées sur le continent, y compris au Tchad.

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