« Nous travaillons avec l’UM6P pour concevoir un modèle pédagogique spécifique »

« Nous travaillons avec l’UM6P pour concevoir un modèle pédagogique spécifique »
« Nous travaillons avec l’UM6P pour concevoir un modèle pédagogique spécifique »
  • Vous vous êtes récemment associés à l’UM6P pour promouvoir les métiers de l’enseignement et de l’éducation au Maroc. Peut-on avoir une idée concrète de ce projet ?
Permettez-moi de préciser que cet accord nous permettra de mieux collaborer en matière de formation. C’est une contribution à l’excellence de l’éducation au Maroc. Nous avons développé une coopération avec l’Université Polytechnique Mohammed VI qui a conduit à la création du premier établissement d’enseignement à Ben Guérir. Cette coopération concerne également la formation des enseignants dont nous avons besoin. Notre objectif est de former une nouvelle génération d’enseignants en phase avec les nouvelles avancées de l’éducation tant au numérique qu’à l’intelligence artificielle.

Comme vous le savez, le Maroc et la ont signé, à l’occasion de la visite du Président de la République, Emmanuel Macron, une déclaration relative à un partenariat exceptionnel et renouvelé. L’idée est de préparer les 25 prochaines années. Préparer l’avenir commence évidemment par l’éducation et les jeunes. Pour notre part, nous faisons notre part. D’où le partenariat entre OSUI et UM6P. Nous avons ainsi conjugué nos efforts pour pouvoir développer l’enseignement aussi bien au Maroc qu’en Afrique.

Il existe au sein de notre réseau de nombreux formateurs qui sauront apporter leur expertise car nous avons su la structurer pour construire des programmes de formation. Nous disposons aujourd’hui de près d’une douzaine d’experts qui ont accumulé une vaste expérience au Maroc. Je vous rappelle qu’OSUI appartient au réseau mondial MLF composé de 108 bureaux et 68 000 étudiants. Nous apportons donc également une expertise internationale basée sur le multilinguisme, la science et l’utilisation du numérique dans les techniques d’apprentissage.

Tout cela sera mis au service de notre collaboration avec l’UM6P. Puisque nous avons créé une école ensemble, il s’agit d’en faire un modèle d’éducation avec des professeurs marocains formés selon les standards modernes. C’est la base de notre partenariat que nous pourrons progressivement élargir par la suite.

En nous associant à l’UM6P, nous combinons deux excellences. Je vous rappelle que nous sommes ici pour travailler ensemble, ce qui signifie que notre partenariat nécessite que les deux parties contribuent à la conception du modèle éducatif.

  • Comment est né ce projet au départ ?
En effet, OSUI est présente au Maroc depuis 1996. Au départ nous avions l’idée de développer notre propre réseau d’écoles. Nous commencerons par créer une antenne de notre école de Marrakech à Ben Healer. Nous avons donc convenu de construire ensemble un projet éducatif multilingue avec l’arabe, l’anglais et le français comme piliers clés. Notre modèle d’enseignement accorde une grande importance au numérique, au développement durable et au bien-être des étudiants. Tous ces piliers sont intégrés.

À partir de là, nous nous sommes dit qu’il fallait aller encore plus loin. D’où l’idée d’un programme de formation des enseignants. Je vais vous donner un exemple concret. Nous avons mis en place un programme de certification des compétences des enseignants. Il est important de renforcer la certification des diplômes. Ce sont des contributions qui peuvent être apportées rapidement.

Comme vous le savez, nous recherchons des enseignants pour se former et surtout s’adapter à l’évolution rapide des techniques pédagogiques. Nous devons travailler ensemble pour voir ensemble quels types de formations et de diplômes nous aimerions mettre en place. On peut imaginer de nombreux points de convergence. L’objectif est également de s’inspirer des travaux des chercheurs de l’UM6P dans ce domaine.

  • -On parle beaucoup aujourd’hui de digitalisation au Maroc, où les écoles pionnières intègrent de plus en plus l’enseignement numérique. Comment travaillez-vous pour convertir les écoles de votre réseau à l’éducation numérique ?

Notre approche repose sur deux termes clés : ambition et discernement. Il faut de l’ambition pour pouvoir s’approprier les nouvelles technologies et les utiliser car elles sont aujourd’hui indispensables. Il est essentiel que les étudiants soient éduqués et formés pour vivre dans leur environnement. C’est pourquoi ils doivent être dotés d’autant de compétences numériques que possible. Le discernement consiste à avoir suffisamment de recul pour savoir utiliser les nouveaux outils numériques. C’est une question d’équilibre à trouver. Il est important d’inculquer aux enfants une approche critique face à l’usage du numérique. Il en va de même pour les enseignants, dont la formation doit prendre en compte l’impératif de maîtriser les outils numériques de transmission des savoirs académiques.

  • -Aujourd’hui, la francophonie est en déclin au Maroc. Ce déclin relatif vous inquiète-t-il en tant que réseau francophone ?
Nous vivons aujourd’hui dans une mondialisation culturelle, ce qui signifie que nous ne pouvons pas nous contenter de maîtriser une seule langue. C’est même un handicap. C’est pourquoi nous attachons une énorme importance au multilinguisme car, de notre point de vue, il est nécessaire d’enseigner au moins trois langues.

Comme l’anglais, le français apporte toujours de la modernité à tous les niveaux, y compris celui du numérique. Avec l’UM6P nous concevrons des programmes innovants dans les deux langues. Dans le même temps, nous veillons à renforcer l’apprentissage de la langue arabe, qui jouera un rôle plus important dans les programmes que nous mettrons en œuvre.

 
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