(Québec) Même si la cible pèse lourdement sur le réseau, les CISSS et les CIUSSS devront trouver les moyens d’éliminer 1,5 milliard de dépenses pour revenir à l’équilibre budgétaire, sans affecter les services. « Ce n’est pas négociable, prévient Christian Dubé.
Publié à 12h31
Mis à jour à 14h27
C’est aussi la périlleuse mission de la nouvelle grande patronne de Santé Québec, Geneviève Biron, qui a appelé les établissements de santé à assainir leurs dépenses. Le déficit projeté des CISSS et des CIUSSS pourrait atteindre jusqu’à 1,5 milliard en mars 2025 « si rien n’est fait », selon la société d’État.
Pour certains établissements, la tâche sera difficile, voire impossible selon l’opposition. Sur la Côte-Nord par exemple, le déficit anticipé est de 131 millions. Pour l’Abitibi-Témiscamingue, c’est 96,5 millions. Le CISSS du Bas-Saint-Laurent devra éliminer un déficit de 34 millions.
“Nous devons trouver tous les moyens nécessaires pour respecter l’engagement que nous avons pris”, a déclaré jeudi le ministre de la Santé. « Nous comprenons que c’est difficile […] on comprend qu’il y a beaucoup de pression sur la demande, on en a parlé avec le vieillissement de la population, mais on respectera nos budgets […] ce n’est pas négociable, c’est comme ça depuis le début», a ajouté M. Dubé.
En entretien à La presse JEUDI, le ministre a indiqué que « si nos établissements dépassent leur budget parce que c’est une augmentation de la demande [pour les services de soins]nous allons être beaucoup plus accommodants que s’il s’agissait d’un problème de dépenses de gestion et d’administration.
Irresponsable, selon l’opposition
Mercredi, le Parti libéral du Québec et le Parti québécois ont accusé Québec d’avoir autorisé les établissements de santé à accuser des déficits.
« Là où le gouvernement a commis une erreur, c’est que toute l’année, nous leur avons dit : il n’y aura pas de coupes dans les soins de santé. Toute l’année, nous leur avons dit : ce n’est pas grave, vous pouvez faire un déficit par rapport à vos budgets. Et là, quatre mois avant la fin de l’exercice financier, on leur dit : non, non, non, votre déficit doit être essentiellement nul», a déploré le porte-parole libéral en santé, André Fortin.
Je n’ai aucun problème à leur dire pour l’année prochaine : faites-le, cet exercice. Mais cette année, à quatre mois, c’est irresponsable de faire ça.
André Fortin, porte-parole libéral en matière de santé
Le scénario est similaire dans les rangs péquistes : « Il est clair que, dans les quatre derniers mois de l’année, il est impossible pour le CISSS de revenir à l’équilibre budgétaire. Le gouvernement le sait», a expliqué Joël Arseneau mercredi. Selon lui, « il faut laisser le temps aux établissements et à Santé Québec de préparer des plans de relance.
Jeudi, le député solidaire Vincent Marissal a déploré que les CISSS et les CIUSSS aient choisi de suspendre l’affichage de postes, en pleine pénurie de personnel, pour tenter de respecter leur budget.
«Le ministre de la Santé peut-il expliquer aux Québécois comment ils vont faire, à Santé Québec, pour régler nos problèmes de santé, alors que la première mission qui leur est confiée à Santé Québec est de couper plus d’un milliard de dollars?» Comment vont-ils faire ça ? », a demandé M. Marissal au Salon rouge.