ArcelorMittal suspend la décarbonation de ses usines européennes

ArcelorMittal suspend la décarbonation de ses usines européennes
ArcelorMittal suspend la décarbonation de ses usines européennes

LL’information était dans l’air. La semaine dernière, le syndicat socialiste flamand ABVV s’inquiétait de la possible suspension par le sidérurgiste ArcelorMittal de ses projets de décarbonation de ses usines en Europe. La confirmation est intervenue ce mardi, sous la forme d’un communiqué du géant mondial de l’acier concernant la « mise à jour » de ses projets de verdissement de ses activités sur le Vieux Continent. ArcelorMittal avait annoncé son intention d’investir dans des lignes de réduction directe du minerai de fer (DRI) fonctionnant au gaz naturel – et à terme à l’hydrogène vert – pour remplacer une partie de ses hauts fourneaux alimentés au charbon.

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Des projets pour lesquels plusieurs pays avaient manifesté leur intention de soutenir le sidérurgiste. Cela concernait notamment le site gantois d’ArcelorMittal, pour lequel le gouvernement flamand avait promis une subvention de 600 millions d’euros, tandis que le gouvernement fédéral garantissait l’accès à une électricité décarbonée – celle des deux réacteurs nucléaires agrandis – à un prix compétitif. pour une durée de dix ans.

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Cet investissement d’environ un milliard d’euros n’aura donc pas lieu à Gand. Et nulle part ailleurs en Europe. “Ces projets reposaient sur une combinaison favorable d’évolutions réglementaires, technologiques et de marché qui auraient facilité les investissements dans la décarbonation en contribuant à compenser les exigences de capital et de coûts opérationnels nettement plus élevées qu’impliquerait cette stratégie de transition”, explique ArcelorMittal dans son communiqué de presse. “Cela incluait la possibilité d’utiliser le gaz naturel jusqu’à ce que l’hydrogène vert devienne compétitif.”

Conditions non remplies

Des conditions qui, selon ArcelorMittal, ne sont donc pas réunies. “La réglementation européenne, (les prix de) l’énergie et l’environnement de marché n’ont pas évolué dans le bon sens”, constate le sidérurgiste, pour qui le marché de l’hydrogène vert évolue trop lentement pour constituer une Source d’approvisionnement. de combustible viable, alors que la production d’un DRI au gaz naturel en Europe « n’est pas encore compétitive en tant que solution provisoire ». ArcelorMittal souligne encore des « faiblesses importantes » dans le CBAM – le mécanisme européen d’ajustement aux frontières pour les émissions de carbone qui entrera en vigueur en 2026 – ainsi que dans les mesures visant à protéger le marché européen contre les importations dues à des capacités de production excédentaires en Chine, et « une volonté limitée de parmi les clients de payer un supplément pour l’acier à faible teneur en carbone ».

“Avant de prendre une décision finale d’investissement, il est nécessaire d’avoir une visibilité totale sur l’environnement réglementaire qui garantira que la sidérurgie, plus coûteuse, puisse être compétitive en Europe en l’absence d’un prix mondial du carbone”, justifie ArcelorMittal, qui dit s’attendre à 2025 la révision annoncée du CBAM ainsi qu’une réforme anticipée des mesures de protection concernant l’acier, et la publication d’un Plan d’action de la Commission européenne pour l’acier et les métaux. « Une fois achevées, ces actions fourniront les paramètres nécessaires pour élaborer une analyse de rentabilisation en faveur d’investissements en faveur de la décarbonisation en Europe. »

ArcelorMittal indique poursuivre ses travaux d’ingénierie et analyser « une approche par étapes qui commencerait par la construction de fours à arc électrique, qui peuvent également être alimentés par de la ferraille pour réduire considérablement les émissions ». Un projet de construction de deux de ces fours électriques est également sur la table à Gand – où l’usine ArcelorMittal emploie 4.500 personnes –, pesant encore un milliard d’euros d’investissement.

Concernant une autre technique de décarbonation, le captage du CO2 avec utilisation ou stockage (CCUS) – une unité industrielle est déjà opérationnelle sur le site de Gand justement – ​​ArcelorMittal note que comme l’hydrogène vert, « cela ne fera une différence significative qu’après 2030 ».

 
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