Filmée jeudi devant l’Université Concordia, une certaine Mai Abdulhadi, masquée et portant un keffieh, criait fièrement sa haine des Juifs et son ardent désir de les voir rayés de la planète.
En anglais, elle a crié : « La solution finale arrive à vous. Savez-vous quelle est la solution finale ? Une référence explicite à l’extermination de six millions de Juifs, planifiée et exécutée par les nazis.
D’où aussi son bras levé, plus tard, en guise de salut nazi. Elle ne savait sûrement pas que sa nostalgie filmée des chambres à gaz lui confirmerait le pire. Il s’agit d’un changement de sens inquiétant dans plusieurs manifestations pro-palestiniennes.
Ce changement ignore une critique légitime du gouvernement de Netanyahu et la force de sa réponse à Gaza, qui tombe dans un rejet ouvert de l’existence même d’Israël en tant que seul État juif sur la planète.
En tant que mouvement, ces manifestations, ici et ailleurs, sont donc loin de défendre la « solution à deux États ». Beaucoup, au contraire, tombent dans le désir assumé d’un État palestinien unique « du fleuve à la mer ».
Ce même changement est observé partout en Occident depuis le massacre du 7 octobre 2023 en Israël par le Hamas palestinien.
Nous ne sommes plus dans les années 70
Bref, nous ne sommes plus ici dans le climat des années 70 et 80, où de nombreux Occidentaux défilaient dans les rues pour réclamer un État palestinien aux côtés de l’État d’Israël dans une cohabitation pacifique.
Depuis un an, ces manifestations ont évolué vers une diabolisation de l’État d’Israël en tant qu’État juif. Un phénomène alimenté par le retour insidieux d’un antisémitisme décomplexé.
D’où la montée fulgurante en Occident, depuis le 7 octobre 2023, des actes haineux visant les communautés juives parce qu’elles sont juives.
D’où aussi une représentation de l’attentat du 7 octobre comme un geste de « résistance » de la part des Palestiniens alors qu’il était l’œuvre du Hamas, organisation terroriste islamiste et antisémite vouée à la disparition d’Israël.
La liberté d’expression et de réunion pacifique est un droit fondamental, mais menacer une communauté ou appeler à sa mort ne l’est pas.
Dénoncer ne change rien
C’est pourquoi se limiter à « dénoncer » de manière répétée les actes antisémites ne changera rien si l’on ne dénonce pas en même temps le mécanisme de haine contre les Juifs qui leur sert de carburant.
Pourtant, il faut le faire. Y compris par la classe politique, dont c’est le devoir éthique. Il s’agit de qui nous sommes en tant que sociétés démocratiques.
Nos concitoyens juifs, il faut l’affirmer, ont le droit de vivre en sécurité sans craindre d’être l’objet d’invectives haineuses ou d’un acte criminel.
Si nous ne le faisons pas, quel sera le prochain groupe visé par la haine et la violence ? Attribuée au pasteur luthérien Martin Niemöller, cette citation de plus en plus oubliée nous rappelle :
«Quand ils sont venus chercher les socialistes, je n’ai rien dit, je n’étais pas socialiste. Quand ils sont venus chercher les syndicalistes, je n’ai rien dit, je n’étais pas syndicaliste. Quand ils sont venus chercher les Juifs, je n’ai rien dit, je n’étais pas juif. Puis ils sont venus me chercher. Et il n’y avait plus personne pour protester.