Le CNMV, qui a établi un partenariat avec trois médecins légistes de l’Institut de médecine légale de Berne, comprendra quatre infirmières légistes spécialisées ainsi qu’un secrétariat. Il apportera « un accueil, une écoute attentive, un examen clinique et une orientation vers un accompagnement médico-psycho-social », a expliqué Sabine Illide-Boulogne, chef du service femme-mère-enfant du RHNe.
Le centre «correspondra mieux à certaines victimes, non prises en charge actuellement», a précisé Simon Baechler, chef de la police judiciaire neuchâteloise. La police invitera les victimes à se rendre à la CNMV. L’accompagnement sera « cohérent » et permettra aux victimes – qui ont peur de se présenter à la police – de se dénoncer elles-mêmes.
La victime gérera sa démarche et décidera si elle souhaite ou non utiliser son rapport médico-légal dans le cadre d’une plainte. Toutefois, en cas de crimes ou délits graves contre l’intégrité physique ou sexuelle, les professionnels de santé ont la possibilité d’en informer les autorités pénales.
Fondamental pour la justice
“Le rapport médico-légal reste fondamental pour la justice car souvent un certificat médical n’est pas utilisable”, a ajouté Marc Rémy, procureur. Grâce à ce nouveau centre, les secours n’auront plus besoin de faire ce constat et inviteront les victimes à contacter la CNMV pour une consultation.
Ce projet implique la police neuchâteloise, les autorités judiciaires dont le Ministère public, plusieurs services cantonaux ainsi que le Réseau hospitalier neuchâtelois (RHNe). Son coût de 400’000 francs par an est cofinancé par l’ensemble des partenaires.
Un tel centre existe depuis de nombreuses années dans le canton de Vaud au CHUV. Selon une dernière étude vaudoise, 81% des patients utilisaient le rapport médico-légal comme moyen de preuve, a expliqué Florence Nater. Plusieurs autres cantons romands, dont le Valais et Genève, ont créé ou sont sur le point d’ouvrir un tel centre. Des discussions ont également lieu, notamment à Fribourg.