Les locataires de Shawinigan se préparent à passer des nuits froides dans leur logement si rien ne change. Le chauffage ne fonctionne plus dans un immeuble de Grand-Mère, où habitent plusieurs locataires. Les autorités s’inquiètent de la situation à l’approche de l’hiver.
Xavier Patry est locataire d’un logement dans l’immeuble du 540 avenue de Grand-Mère, qui, comme les autres locataires, est privé de chauffage même s’il paie le loyer.
[Le chauffage] est en arrière-plan en ce moment. Il n’y a rien
» démontre M. Patry, la main au-dessus du radiateur.
Pour se réchauffer, les personnes dans leur situation utilisent le poêle ou des petits appareils d’appoint pour générer un peu de chaleur. Ce n’est pas suffisant pour Xavier Patry, qui se couvre souvent de vestes ou de couvertures.
Cependant le bail est clair, le chauffage est à la charge du propriétaire. Si le 3 décembre je n’ai pas de chauffage. je ne le paie pas
confie un locataire qui a préféré rester anonyme.
Aux termes du bail, c’est le propriétaire qui est responsable de fournir le chauffage.
Photo: Radio-Canada / Jean-François Fortier
La situation inquiète à tel point les autorités que la Ville de Shawinigan est intervenue rapidement en créant une cellule de crise.
Avec l’électricité ou l’eau coupée, on parle encore de choses assez vitales, et ces gens n’ont pas forcément la capacité de trouver un nouveau logement. Ils sont démunis
regrette la coordonnatrice d’InfoLogis Mauricie, Geneviève Dugré.
Le propriétaire se défend
Officiellement, FCS Capital est propriétaire du bâtiment.
Frédéric Côté, un investisseur dont les succès et les pièges ont été largement médiatisés par le passé, dit avoir vendu cette entreprise au cours des derniers jours.
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Selon Frédéric Côté, le nouveau propriétaire procéderait la semaine prochaine à des travaux de rétablissement du chauffage dans tous les logements.
Photo: Radio-Canada / Jean-François Fortier
Quant au chauffage, il dit avoir découvert le problème vers la fin octobre quand nous avons commencé à rallumer toutes les unités en bas
. Il affirme que chauffer les maisons vers le bas
fonctionne, et c’est un problème de pression pour arriver au sommet
.
Frédéric Côté admet qu’il aurait pu régler la situation plus rapidement, mais que cela aurait été encore plus dangereux
. Si nous faisons quelque chose de mal et que tout va mal, nous ne sommes pas plus avancés.
dit-il.
Casse ou stratagème ?
Si le propriétaire assure qu’il s’agit d’une panne, Geneviève Dugré s’inquiète qu’il puisse s’agir d’une tactique pour augmenter le prix du loyer. Elle explique que les propriétaires utilisent parfois différentes manœuvres qui ne ressemblent pas à des expulsions, mais dont le résultat est le même. Il y a beaucoup de pression de la part des propriétaires pour que les locataires quittent leur logement afin d’augmenter considérablement ces logements.
explique-t-elle.
De son aveu, M. Côté dit avoir proposé une proposition à beaucoup de locataires
. Nous leur avons donné 3 000 $ et ils ont pu trouver un nouvel appartement.
Il soutient également que l’ancien propriétaire avait des baux signés trop bas
soulignant que les chambres se louent pour plus de 4 ½ logements dans cet immeuble.
Évidemment, au fil des jours, l’impatience grandit chez les habitants qui ont le sentiment que leurs droits ne sont pas respectés.
D’ailleurs, la Ville et les différents intervenants concernés doivent faire le point sur la situation lundi.