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LFI suscite de vives réactions en proposant d’abroger le délit d’apologie du terrorisme

LFI suscite de vives réactions en proposant d’abroger le délit d’apologie du terrorisme
LFI suscite de vives réactions en proposant d’abroger le délit d’apologie du terrorisme

Le député insoumis Ugo Bernalicis a déposé mardi un projet de loi en ce sens à l’Assemblée nationale, jugeant que les « méthodes antiterroristes » ne font que « réprimer la liberté d’expression ».

“Il est difficile de faire plus méprisable.” Le commentaire, rédigé sur X, est du ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau. Ci-dessous, une capture d’écran montre un projet de loi déposé par la Insoumise (LFI) le 19 novembre. Le texte, rédigé par le député du Nord Ugo Bernalicis et ses collègues de LFI, veut supprimer ce délit créé par une loi de 2014, estimant que « Les moyens de lutte contre le terrorisme en France ont été régulièrement détournés de leur objectif par les gouvernements en place pour réprimer la liberté d’expression ».

La loi du 14 novembre 2014 relative “la lutte contre le terrorisme”souhaité par le gouvernement Valls, a inscrit dans le Code pénal le délit d’apologie d’un acte de terrorisme – déjà puni par la loi de 1881 sur la liberté de la presse –, avec possibilité de comparution immédiate devant la justice. La peine encourue peut aller jusqu’à 7 ans de prison et 100 000 euros d’amende. Pour LFI, cet outil n’est qu’un « instrumentalisation de la lutte contre le terrorisme » et une attaque contre “liberté d’expression”, expliquent-ils dans le texte déposé ce mardi.

« Quelle démocratie peut encore conserver son nom alors que les méthodes antiterroristes sont utilisées pour réprimer les militants politiques, les militants associatifs, les journalistes et même les syndicalistes »peut-on lire dans l’exposé des motifs. LFI souhaite s’en tenir à « la loi du 29 juillet 1881 relative aux faits relatifs aux délits d’apologie d’un crime, d’apologie d’un crime de guerre, d’apologie d’un crime contre l’humanité », ce qui, selon eux, est suffisant en l’état.

« Proposition de honte »

Les réactions, à droite mais aussi dans les rangs macronistes, se multiplient depuis samedi matin. Après Bruno Retailleau, l’ex-LR et président du groupe Union des Droits Éric Ciotti fustigé « un projet de loi de la honte », « une infamie de plus des rebelles ». “Ils sont là”a pour sa part taclé l’eurodéputée Horizons Nathalie Loiseau, rejetant coup sur coup LFI et RN.

Plusieurs députés du camp présidentiel, exprimant également leur indignation, ont interpellé les élus socialistes en remettant en cause l’alliance NFP. “Ils ne pourraient pas être plus clairs sur leurs affinités !”a jugé Sylvain Maillard, élu Renaissance. “Députés socialistes, comment pouvez-vous continuer à siéger aux côtés de tels gens ?!”. « Socialistes, comment pouvez-vous prétendre gouverner avec eux ? » ont ajouté le député macroniste David Amiel, ainsi que plusieurs autres de son groupe. “Le cynisme a ses limites.”

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« Réprimer la liberté d’expression »

Face au tollé, Jean-Luc Mélenchon a déploré « une nouvelle agression contre LFI », « venue d’extrême droite et servilement reprise par la bureaucratie médiatico-politique ». Et le patron des Insoumis insiste “lire le texte du projet de loi”, “plutôt que de faire des films”.

Plusieurs dirigeants de LFI et de la gauche radicale ont été récemment condamnés pour ce délit. Dans leur texte, les députés LFI citent plusieurs exemples pour justifier leur volonté d’abrogation, à commencer par le leader CGT du Nord Jean-Paul Delescaut, condamné à un an de prison avec sursis en première instance – il a fait appel – pour des propos tenus dans un tract. soutenir les Palestiniens. « Les horreurs de l’occupation illégale se sont accumulées. Depuis samedi (7 octobre 2023, date de l’attaque du Hamas en Israël, NDLR) ils reçoivent les réponses qu’ils ont provoquées.pouvait-on lire dans ce tract.

La présidente du groupe, Mathilde Panot, et l’eurodéputée LFI Rima Hassan, ont également été entendues en avril par la police judiciaire parisienne dans le cadre des enquêtes sur « apologie du terrorisme ». Le premier a notamment été entendu à propos du communiqué publié par son groupe le 7 octobre 2023, dans lequel l’attaque du Hamas en Israël était qualifiée de « une offensive armée des forces palestiniennes »dans un « contexte d’intensification de la politique d’occupation israélienne » dans les territoires palestiniens.

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