Rafael Nadal est devenu mardi le deuxième membre de la grande trinité à raccrocher sa raquette. Le torero de 38 ans a certainement marqué l’histoire de son sport de différentes manières. Les souvenirs sont nombreux et les éloges viennent du monde entier. Voici, en 10 actes, les raisons pour lesquelles on se souviendra du passage de Nadal sur les courts les plus prestigieux du monde.
Le prodige
Peu de joueurs ont suscité autant d’attentes que Nadal. A 15 ans, le gaucher était déjà professionnel. À 17 ans, il devient le plus jeune joueur depuis près de 20 ans à atteindre le troisième tour à Wimbledon. A 18 ans, il remporte son premier titre ATP, à Sopot. Et à 19 ans, pour sa première participation à Roland-Garros, il repart avec de grands honneurs. Avant l’âge de 20 ans, il avait remporté 16 de ses 18 finales, soit un taux d’efficacité inégalé de 88,9 %.
Le Grand Chelem
En 2022, Nadal est devenu le premier joueur masculin de l’histoire à remporter 21 titres du Grand Chelem. C’était en Australie, quand tout le monde pensait que le meilleur était derrière eux. Il devance alors Novak Djokovic et Roger Federer par une victoire. Quelques mois plus tard, il consolide son avance en triomphant une nouvelle fois à Roland Garros. Ce 22e le titre majeur s’est avéré être son dernier. En 2023, Djokovic l’a dépassé pour atteindre 24 triomphes. Nadal a gagné deux fois en Australie, 14 fois à Roland Garros, deux fois à Wimbledon et quatre fois à l’Open des États-Unis.
Argile
Nous devrons pleurer la perte de ne plus jamais revoir en action un joueur avec une telle maîtrise de la terre battue. Les 14 titres de Nadal à Roland Garros suffisent à impressionner. Mais son palmarès dans la classique française donne un meilleur aperçu de sa domination. En 116 matches porte d’Auteuil, Nadal a gagné 112 fois. Il n’a donc subi que quatre défaites. Sa façon de frôler le ballon, de lui donner des effets et de glisser sur terre battue l’a toujours favorisé. Il a remporté 63 de ses 92 tournois en carrière sur terre battue.
Blessures
Qui sait comment le destin de Nadal aurait été défini s’il n’avait pas subi autant de blessures ? Aurait-il pu obtenir plus de titres du Grand Chelem, plus de grosses victoires ? Son historique de blessures aurait ralenti n’importe quel joueur « normal » : épaule (2003), cheville (2004), pied (2006), fesses (2007), genou (2009, 2010, 2012), ventre (2013), dos (2013). 2014), poignet (2016), pied (2021), côtes (2022), hanche (2023) et cuisse (2024). En raison de contraintes d’espace, certaines blessures sont absentes de la liste. Imaginez… On estime que Nadal a dû se retirer de 14 tournois majeurs.
Les rivalités
Nadal a fait partie de l’époque la plus prestigieuse et compétitive de l’histoire du tennis. Avec ses rivaux et acolytes, Roger Federer et Novak Djokovic, il a offert aux amateurs de tennis le plus grand spectacle depuis près de deux décennies. Les Big Three, comme un privilège, ont laissé des traces. Des finales épiques, des rivalités féroces et un intérêt incroyable pour cette discipline de plus en plus populaire. Nadal a eu le dessus 24 fois en 40 affrontements contre Federer. Contre Djokovic, il a remporté 29 de ses 60 duels.
Le gaucher
Jimmy Connors et John McEnroe avaient ouvert la voie aux joueurs gauchers avant l’arrivée de Nadal. Il n’en demeure pas moins que l’Espagnol a redéfini les contours de ce que signifie jouer comme gaucher sur le circuit. D’autant que Nadal est naturellement droitier. Il écrit et mange également ses céréales avec sa main droite. Son oncle Toni lui a suggéré de frapper depuis la gauche à ses débuts pour prendre l’avantage sur ses rivaux. Sur ses retours de service, ses attaques en angle et son tir au lasso, jouer du gauche est devenu un atout considérable.
La scène internationale
Tout au long de sa carrière, le Majorquin a été un vigoureux ambassadeur de son pays natal. En 2008, Nadal a remporté l’or olympique aux Jeux de Pékin. Il a battu le Chilien Fernando Gonzalez en finale, après avoir pris le meilleur sur Novak Djokovic en demi-finale. En 2016, avec son partenaire Marc Lopez, il remporte également l’or en double messieurs. Véritable puissance sur la scène internationale, l’Espagne a également été favorisée par Nadal lors de la Coupe Davis. En 2004, 2009, 2011 et 2019, le pays a été sacré champion du monde.
Le combattant
En septembre 2021, Nadal a mis fin à sa saison pour soigner une blessure chronique au pied gauche qui le hantait depuis plusieurs saisons. Il a été opéré pendant l’intersaison. Il se déplaçait ensuite à l’aide de béquilles et d’une botte antidémarrage. Mais en janvier 2022, lors du premier tournoi majeur en Australie, il bat Daniil Medvedev en cinq sets, comblant ainsi un déficit de deux sets. La résilience et la combativité dont il a fait preuve sont à l’image de son parcours.
L’Omnium Banque Nationale
Nadal a participé à l’Omnium Banque Nationale à 13 reprises, dont 8 fois à Montréal. Il a remporté trois de ses cinq titres en sol canadien au stade IGA. Non seulement Nadal a toujours été un favori du public, mais il a aussi toujours pensé à venir au Québec. Malgré lui, on se souviendra également de sa défaite au troisième tour en 2017, lorsqu’il avait été renversé par Denis Shapovalov, un jeune Canadien de 18 ans qui n’avait encore rien prouvé. Un duel d’anthologie pour le tennis canadien.
Le rituel
Nadal a également marqué son époque comme l’un des joueurs les plus superstitieux. Au service, il avait le même rituel. Sur sa chaise, avant de retourner à l’action, il a placé deux bouteilles entre ses pieds. Le devant des bouteilles, parfaitement aligné, devait pointer dans la direction de l’endroit où il s’apprêtait à servir. Ensuite, il sprintait jusqu’à la ligne de fond. Puis, avant de servir, il a retiré son short de ses fesses, s’est pincé le nez, a glissé sa main derrière son oreille gauche puis sa droite. Ensuite, il a fait rebondir le ballon quatre à six fois avec sa main.