1- On m’a dit que la chasse aux gardiens de voitures commencerait à Rabat. Quand il n’y a pas assez de places de parking, quand il n’y a pas assez de places pour se garer, nous sommes heureux qu’un gardien nous propose de s’occuper de notre voiture pendant que nous faisons nos courses. On leur donne une pièce de 5 ou 10 dirhams et tout le monde est content.
C’est informel. Mais c’est utile. Les éliminer serait stupide, surtout si rien n’a été fait auparavant pour donner du travail à ces hommes des Gilets jaunes et résoudre le problème du stationnement.
On m’a également indiqué que les autorités de Casablanca traquaient les vendeurs ambulants (de fruits, légumes, etc.). Ces charrettes font depuis toujours partie du paysage de la ville marocaine. Il y a certes le marché, avec ses boutiques bien organisées, mais les vendeurs ambulants ne font de mal à personne. Ils vivent comme ils peuvent. Les interdire équivaut à les jeter à la rue, sans travail, sans rien. Des violences s’ensuivront. Des vols ont récemment eu lieu dans certaines villas cossues des quartiers aisés de Casablanca. Le lien a été rapidement fait par une victime de ce cambriolage. Peut-être. C’est en tout cas une mauvaise attaque contre ce petit commerce informel avant d’avoir trouvé du travail à ceux qui poussent la charrette pour satisfaire leurs besoins.
On m’a dit que les cireurs de chaussures étaient au chômage. Presque tout le monde porte des baskets « portables ». Que leur est-il arrivé ? Sans aucun doute les vendeurs de fruits et légumes de toute la ville.
2- On m’a dit qu’à la fin du mois d’octobre de cette année, 14,6 millions de touristes ont visité notre beau pays. D’accord. Mais qu’en est-il des retours ?
Je sais que des efforts ont été faits pour améliorer l’accueil et le séjour des visiteurs. Reste un problème que l’on rencontre un peu partout dans le pays : le manque de service de qualité. Les serveurs ne sont pas formés. Nous ne leur apprenons pas le métier. C’est une pédagogie. Il faut s’inspirer du service proposé dans les hôtels et restaurants asiatiques. Impeccable. C’est pourquoi nous devrions travailler sur cet aspect avant d’embaucher des jeunes pour servir dans des hôtels où s’appliquent les tarifs occidentaux.
Il doit y avoir une cohérence entre ce que paie le touriste et le niveau de service. C’est pourquoi il y a des formations et aussi une bonne rémunération du personnel. Aucun mystère. Je connais un bon hôtel-restaurant à Tanger qui a dû fermer pendant trois mois pour former le personnel. Le service y est impeccable.
« Un roman est une fiction basée sur la réalité environnante. On peut tout imaginer, tout comme on a le droit de s’inspirer des faits de la vie quotidienne ou de l’histoire récente ou ancienne d’un pays.”
3- Nos amis algériens augmentent leur férocité en voyant les images de la visite à Laâyoune et Dakhla de Christophe Lecourtier, ambassadeur de France au Maroc, accompagné d’une importante délégation dans les domaines économique, industriel et culturel. Ce déplacement s’inscrit dans la nouvelle politique du président Macron. Les découvertes diplomatiques du Maroc rendent hystérique le régime d’Alger. S’il osait déclencher une guerre contre notre pays, ce serait doublement ridicule et criminel.
Ce serait la première fois dans l’histoire de cette région qu’un État déclarerait la guerre à un voisin qui lui tend la main et prêche la paix et la bonne coexistence.
Le peuple algérien n’est pas du tout inquiet de la névrose des généraux obsédés par notre pays, sa culture, sa diversité et ses réussites. Alors une guerre pour se défouler ? Ce n’est pas grave. Le pire chez une personne souffrant de troubles mentaux, c’est qu’aucun psychiatre ne peut la guérir. Parce que cette personne est mille fois convaincue qu’elle a raison et que ce sont les autres qui se sentent mal. C’est triste.
4- Autre fait qui fait mal, très mal, même si l’on est loin du terrain de guerre : selon les Nations Unies, 70% des morts à Gaza sont des femmes et des enfants. Probablement des « terroristes » !
Silence. Tuons. Et nous n’avons même pas le droit de crier, de hurler, d’accuser l’armée israélienne d’avoir commis des horreurs.
5- Qu’est-ce qu’un roman ? C’est une fiction basée sur la réalité environnante. On peut tout imaginer, tout comme on a le droit de s’inspirer des faits de la vie quotidienne ou de l’histoire récente ou ancienne d’un pays.
Dans « Petits malheurs de la vie conjugale », Balzac définit ainsi le roman : «Pour être un vrai romancier, il faut avoir étudié toute la vie sociale, puisque le roman est l’histoire privée des nations. Quant à William Faulkner, écrit dans “While I Dye”: “C’est ce que nous entendons lorsque nous parlons du ventre du temps : la douleur et le désespoir des os qui s’ouvrent, la dure gaine qui enferme les entrailles violées des événements.».
Je me souviens de ces paroles magnifiques pour dire simplement que Kamel Daoud est un écrivain, un vrai, et que tout ce que le régime algérien cherche en ce moment à le diffamer est une question de vengeance. Désormais, le monde entier sait quels crimes l’armée et les islamistes ont commis contre le peuple algérien. Le reste n’est qu’agitation due à une grave dépression nerveuse.