Dans le cadre du Projet de Loi de Finances 2025 (PLF 2025), la Commission des Finances de la Chambre des Représentants a décidé de maintenir les nouveaux taux d’impôt sur le revenu (IR) proposés par le gouvernement sans y apporter de modifications. Cette décision fait suite à plusieurs débats parlementaires au cours desquels des amendements ont été proposés, mais le texte original a été conservé tel quel.
Le gouvernement, lors des échanges avec les parlementaires, a réaffirmé l’importance de cette réforme fiscale, qui s’inscrit dans le cadre des engagements sociaux pris dans l’accord de dialogue social d’avril 2024. Cet accord vise à améliorer les conditions salariales des agents publics, des salariés et des retraités. Le ministre délégué au Budget, Faouzi Lekjaa, a précisé que le coût total de cette réforme est estimé à 5,2 milliards de dirhams (milliards de dirhams).
Objectifs de la réforme : exonérations fiscales élargies
Cette réforme, au-delà de son impact financier, vise à réduire la pression fiscale pour une grande partie de la population. Selon le gouvernement, la part des exonérations fiscales pour les salariés du secteur privé passera de 70,1% à 80,3%, tandis que pour les salariés du secteur public, elle passera de 36,8% à 46,7%. Concernant les retraités, la réforme pourrait permettre d’augmenter la part des exonérations, la portant à 95,9%, contre 90,9% actuellement.
Cette réforme s’inscrit dans le cadre de la loi cadre no. 69.19 portant réforme fiscale, qui vise à élargir l’assiette fiscale tout en réduisant la charge pesant sur les contribuables, un objectif qui semble renforcé par les mesures adoptées dans le PLF 2025.
Rappelons qu’au cœur de cette réforme se trouve une réorganisation du barème IR, qui prévoit diverses mesures d’allègement fiscal. L’augmentation du seuil d’exonération de 30 000 à 40 000 dirhams permettra d’exonérer tous les revenus salariaux inférieurs à 6 000 dirhams par mois. Ce changement marque une avancée notable pour les familles à faible revenu, leur offrant une bouffée d’air frais face à la hausse du coût de la vie.
Pour les salariés dont le revenu net imposable est compris entre 8 333 et 15 000 Dh, l’économie d’impôt pourrait atteindre 400 Dh. Ces ajustements visent à réduire la pression fiscale tout en maintenant des taux d’imposition plus élevés pour les revenus plus élevés, garantissant ainsi une certaine équité fiscale.
Détails du nouvel escalier
La nouvelle échelle IR est la suivante :
Revenu annuel net imposable jusqu’à 40 000 Dh : exonéré
Fourchette de 40 001 à 60 000 dirhams : taux de 10%
Fourchette de 60 001 à 80 000 dirhams : taux de 20%
Fourchette de 80 001 à 100 000 dirhams : taux de 30%
Fourchette de 100 001 à 180 000 dirhams : taux de 34%
Au-delà de 180 000 dirhams : taux de 37%
Ces changements permettront non seulement de réduire le taux marginal d’imposition pour certains contribuables, mais soutiendront également les familles nombreuses en augmentant les déductions pour personnes à charge, de 360 à 500 dirhams par personne à charge.
Impact concret de cette réforme
Des simulations ont été réalisées par différents cabinets comptables pour illustrer l’impact concret de cette réforme sur les différents profils de salariés. Voici quelques exemples :
Pour un salarié avec un salaire mensuel net imposable de 5 000 Dh :
Taxe actuelle : 333,33 dirhams
Nouvelle taxe : 166,67 dirhams
Economie d’impôt : 166 dirhams
Pour un salarié dont le salaire net imposable est de 8.333 dirhams :
Taxe actuelle : 466,67 dirhams
Nouvelle taxe : 66,67 dirhams
Economie d’impôt : 400 dirhams
Pour un salarié dont le salaire net imposable est de 10 000 Dh :
Taxe actuelle : 583,33 dirhams
Nouvelle taxe : 233,33 dirhams
Economie d’impôt : 350 dirhams
Pour un salarié gagnant 20 000 dirhams :
Taxe actuelle : 1 050 dirhams
Nouvelle taxe : 600 dirhams
Economie d’impôt : 450 dirhams
Pour un salaire de 30 000 dirhams :
Taxe actuelle : 1 600 dirhams
Nouvelle redevance : 1 050 dirhams
Economie d’impôt : 550 dirhams
Pour un salaire de 40 000 dirhams :
Taxe actuelle : 2 150 dirhams
Nouvelle redevance : 1 500 dirhams
Economie d’impôt : 650 dirhams